Une infirmière à séduire de Meredith Webber
C’est dans l’espoir de se reconstruire après une rupture douloureuse qu’Annabelle décide de quitter Melbourne et d’accepter un poste d’infirmière dans un petit village du bush. Sur place, elle aura tant de travail qu’elle n’aura même pas le temps de songer aux hommes. D’ailleurs, qui pourrait-elle bien rencontrer dans cet endroit perdu ? Hélas ! A peine arrivée au dispensaire, elle ne peut s’empêcher de tomber sous le charme de Nick Tempest, son patron, qui ressemble étrangement à l’homme qu’elle cherche à oublier…
Avis de Marnie : avis +
L’Outback australien comme si vous y étiez, dans toute sa splendeur et son horreur ! Le domaine de prédilection de Meredith Webber, écrivain stakhanoviste chevronné depuis dix-sept ans, c’est le bush, elle en a même fait des séries entières et ici, le moins que l’on puisse dire, c’est que la réalité n’est certainement pas loin de ce qui nous est décrit, sans fioritures. Si bien que la grande force de cette intrigue, c’est cet arrière-plan dont elle saisit en quelques paragraphes les diverses facettes, de la plus belle, à la plus tragique, en nuançant habilement son propos, et n’omettant pas au passage de dénoncer un système de santé qui laisse de côté les plus démunis.
Comme Melanie Milburne, ce mois-ci, Meredith Webber nous parle de chômage, alcoolisme, bagarres incessantes, et pauvreté, sans jugement, juste une acceptation résignée d’une très dure réalité, et surtout immenses étendues arides oubliées des villes, où vous parlez chaleureusement de votre plus proche voisin qui habite à 40 kilomètres de chez vous. Ainsi, Nick, pourtant australien découvre les us et coutumes des autochtones, immergé dans une autre existence… à quelques centaines de kilomètres de chez lui, et le voici aussi perdu que vous et moi.
L’histoire sentimentale est passionnante avec ces deux êtres qui semblent à des millions d’années lumière l’un de l’autre. Nick ne reconnaît pas en cette Annabelle qui se replonge douloureusement dans ses souvenirs amers, la chaleureuse et joyeuse jeune infirmière extravertie qu’il avait entraperçue à l’hôpital et qu’il avait à peine regardée, habitué à sortir avec des femmes nettement plus sophistiquées.
Tout les sépare, le passé, l’éducation, le niveau social, les aspirations, les connaissances… et pourtant, grâce à ce contexte dont la dureté fait ressortir le pire ou le meilleur chez ceux qui le côtoient, nos deux héros vont évoluer et privilégier la profondeur aux apparences.
Une très belle romance nettement plus noire que rose !
Surprise à Penhally Bay d’Anne Fraser
Présentation de l’éditeur
De retour à l’hôpital de Penhally Bay après plusieurs années d’absence, Abby redoute d’avoir à travailler avec le Dr Mac Montgomery, qu’elle soupçonne d’être sans le savoir le père d’Emma, sa nièce, dont elle a la garde depuis le décès de sa sœur. Même si elle meurt d’envie de le placer face à ses responsabilités en lui révélant sa paternité, Emma décide de ne rien précipiter. Car, dès son premier contact avec son nouveau collègue, elle pressent qu’il n’est peut-être pas tout à fait le play-boy sans scrupule qu’elle avait imaginé…
Avis de Marnie : avis +
Tout nouvel (mais prolifique) auteur, Anne Fraser est capable du pire, mais nous nous apercevons ici, du meilleur. Victime peut-être d’un débit quelque peu rapide, elle passe totalement à côté de certaines intrigues, mais sait aussi parfaitement réussir son coup quand elle choisit un scénario très simple et classique à qui elle sait donner une modernité de ton fort bienvenue. Espérons qu’elle poursuive dans cette voie.
Visiblement, ses héros sont souvent des êtres immatures et égoïstes. Cela peut surprendre et rendre l’histoire agaçante si Anne Fraser ne sait pas reprendre l’intrigue en mains et faire évoluer le personnage, (comme le désastreux Une infirmière amoureuse ) mais par contre avec ce récit, Mac devient soudain très attachant avec sa façon de réagir comme s’il avait reçu un coup de massue sur la tête et qui se tient courageusement au mur en espérant avec ferveur être à la hauteur de la délicate situation dans laquelle il est plongé malgré lui.
L’intrigue révèle quelques jolies surprises intéressantes, et là encore, s’il faut souligner le manque flagrant de connaissances médicales chez cet auteur, elle utilise astucieusement des cas « limpides » comme la jambe cassée et la naissance prématurée pour se tirer d’affaires, alors que le contexte, soit une équipe médicale de sauvetage en mer, est juste assez évoqué pour être crédible. Dernier roman paru de cet auteur, il faut noter la présence d’une intrigue secondaire tout d’abord légèrement décrite, mais qui soudain se développe de façon dramatique pour s’arrêter en situation de crise. Espérons que ces personnages seront les héros de la prochaine intrigue d’Anne Fraser qui sera publiée cette année.
Un grand jour pour le Dr Kendall de Melanie Milburne
Médecin apprécié de tous pour sa générosité, le Dr Gemma Kendall accepte volontiers d’accueillir provisoirement sous son toit Marc di Angelo, le nouveau policier du comté de Jingilly Creek – en tout bien tout honneur, bien sûr ! Assez vite, pourtant, elle se rend compte qu’il ne la laisse pas indifférente, et se surprend à rechercher sa compagnie. Car si elle devine que, comme elle, il cherche à dissimuler un passé sentimental douloureux, elle ne peut s’empêcher, contre toute raison, de vouloir briser ses défenses…
Avis de Marnie : avis +
Nous ne le dirons jamais assez : Melanie Milburne est un des meilleurs auteurs actuels de la collection Blanche. Ses romances médicales sont à chaque fois, d’un niveau supérieur aux autres. En effet, elle oublie juste de se répéter, pour notre plus grand plaisir. Le seul défaut que l’on puisse trouver là encore, est le même pour toutes ses romances médicales : un contexte passionnant, foisonnant avec une fin qui arrive bien trop vite. Ecrit comme une chronique, lorsque nous arrivons au dernier chapitre, tous les personnages sont en place prêt à commencer leurs aventures et c’est déjà la fin.
C’est le ton réaliste que nous apprécions particulièrement chez cet auteur. Nous voici dans le bush australien, pauvre… très pauvre, avec un environnement où l’on ne trouve que chômage et alcoolisme. Mais aussi la difficulté d’intégration des aborigènes, les distances énormes qui causent plus de problèmes qu’autre chose, et des personnages chaleureux, de l’entraide… Ce sont des gens qui sont prêts à tout pour garder leur dynamique mais seul médecin, une jeune femme d’une trentaine d’années, qui travaille sept jours sur sept pour le bien de cette petite communauté.
L’idéal serait de la marier avec ce policier expérimenté, venu seulement quelques semaines se ressourcer. Cependant, Marc va contrarier les voeux de tous, même ceux de Gemma !
La famille dont elle rêvait de Fiona Lowe
Présentation de l’éditeur
Alors que deux ans se sont écoulés depuis leur rupture, Elly sent un trouble étrange l’envahir en apprenant que Gabe est de retour, et qu’ils vont devoir travailler ensemble à l’hôpital. Mais lorsqu’il lui annonce qu’il a eu des triplés, elle est littéralement bouleversée. Gabe et elle ne se sont-ils pas séparés, deux ans plus tôt, parce qu’il prétendait ne pas vouloir d’enfant ? Pourtant, malgré son amertume, Elly sent son cœur fondre devant ces trois adorables bambins trop tôt privés de leur mère, que Gabe élève avec un dévouement qui force l’admiration…
Avis de Marnie : avis –
Pourquoi les personnages créés par Fiona Lowe sont si antipathiques ? Cet auteur possède quelques bonnes idées, certes, comme ces triplés qui semblent tout droit sortis de l’enfer ! La scène du repas est le meilleur moment du roman, tant elle est effrayante et sonne juste. Le fait que Gabe soit la plupart du temps dépassé par les évènements, là encore, est une des très bonnes idées de cette histoire.
Toute l’intrigue s’étire lamentablement. Elly attend plus de la moitié du récit pour apprendre ce qui s’est vraiment passé. Notre héroïne tape beaucoup du pied, pleure énormément et se lamente sur la méchanceté des hommes, sauf que nous apprenons qu’elle a juste manqué de patience, ce qui la rend aussi sotte que superficielle.
Quand à Gabe, son attitude dans les deux derniers chapitres, montre bizarrement les mauvais côtés de sa personnalité, et rien ne sera fait alors pour rattraper la situation. Franchement, quelle maladresse !
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 310
Editeur : Harlequin
Collection : Blanche
Sortie : 15 mars 2011
Prix : 6,25€