Gals : tome 1 à 10 – Avis +/-

– ça veut dire qu’à moins d’un miracle tu penses redoubler ?
– Oui, c’est l’idée.
– Tu ne sais donc pas ce que veut dire penser à son avenir ?
– L’avenir ? Tu veux dire que je vais être fauchée pour les collections de printemps ?

Voici Ran lycéenne japonaise ayant pour père, grand-père, arrière grand-père, mère et frère, des policiers. Petit problème : elle est bien décidée à devenir la honte de la famille en ne suivant pas la tradition familiale, malgré les pressions de ladite famille quelque peu stressée par le comportement violent de Ran. Ne nous y trompons pas, Ran ne suit pas la voie de la délinquance. Mais à chaque fois qu’elle est confrontée à certains aspects déplaisants de la jeunesse japonaise : lycéennes devenues escort-girls et glissant vers la prostitution, manipulation sentimentale, combat au couteau, diffamation par le biais d’internet, professeur brutal ou pédophile, elle réagit d’une manière très directe : autrement dit, elle cogne !

La mangaka choisi un ton léger pour évoquer des problèmes sérieux. Il est regrettable que son dessin soit minimaliste. Ainsi il est parfois difficile de faire la distinction entre les différents personnages. De ce fait on se repère dans les scènes de baston aux vêtements des combattantes.

Le deuxième tome a été l’occasion de découvrir les exploits de sa petite soeur, aussi subtile que son ainée et ayant l’énergie d’un Power-Ranger. Les délinquants n’ont qu’à bien se tenir. Pour l’instant elle a mieux à faire. Depuis que Ran a pris un panneau publicitaire sur la tête elle se comportement bizarrement : assiduité aux cours, désintérêt pour la mode, comportement pacifiste, spéculation intellectuelle. L’explication la plus rationnelle quelle ait trouvé est que sa chère soeur se trouve à présent sous le contrôle des extraterrestres. Les Aliens n’ont qu’à bien se tenir !

L’auteur a utilisé un phénomène social japonais : les Gals existent réellement et consacrent l’essentiel de leurs activités à la mode, ce qui explique le refus de Ran d’entrer dans la Police (le port de l’uniforme étant incompatible avec la mode). Mais selon son frère, cela vaut mieux pour l’avenir du Japon. Néanmoins Ran doit comme toutes les lycéennes faire ses devoirs de vacances : quelle va être l’excuse cette fois : téléportation au Mexique, enlèvement par des extraterrestres, attaque par des taureaux espagnols ou par un cactus ? Mais pourquoi personne ne la croit ?

Les vacances de Ran et de ses copines Gals vont se dérouler pour le malheur de ce pays à Taïwan ! Surprise : une vedette locale de la pub est en fait le sosie de Ran. Elle lui demande de la remplacer pendant qu’elle part en rendez-vous amoureux en cachette de ses producteurs. Pas de problème, sauf que tous les spectateurs de Taïwan vont avoir la surprise de voir leur vedette chinoise jurer en japonais.

Pendant ce temps, le paternel de Ran et son professeur principal s’efforcent désespérément de trouver un moyen de la faire progresser dans ses études. Et par moment ils se sentent vraiment vieux, oh oui  !

On remarquera que Ran correspond à la version féminine d’un archétype du héros du manga : celui qui alliant la naïveté et l’enthousiasme bénéficie d’un fort pouvoir charismatique et visiblement au dépend de ses capacité intellectuelles (non, Naruto, je n’ai pas prononcé ton nom  !).

Fiche Technique

Editeur : Glenat
Sortie : 2003 à 2005
Prix : 6,08 euros
Inédit, poche, noir & blanc, sens de lecture japonaisl, 202 pages noir & blanc