L’enfant secret/Un mystère en héritage – Avis +

L’enfant secret de Marie Ferrarella

Présentation de l’éditeur

Lui, père d’une fillette de six ans ? L’inspecteur Nick Wyatt tombe des nues. D’autant que la mère vient de mourir dans un accident, et qu’il est désormais chargé d’élever seule la petite Lisa. Comment va-t-il s’y prendre, lui, le séducteur qui ne connaît rien aux enfants ?

Désemparé, et bouleversé par la détresse qu’il lit dans les yeux de la petite fille, il se résout à demander son aide à Riley McIntyre, sa nouvelle coéquipière à la brigade des cambriolages. Riley, qu’il s’était pourtant juré de tenir à l’écart de sa vie privée, tant elle l’attire…

Avis de Marnie

Et oui ! Ils nous manquaient tous ces Cavanaugh ! Les trois dernières histoires semblaient tellement sortir du même chapeau qu’elles en étaient interchangeables. Marie Ferrarella a-t-elle su éviter ce piège agaçant de la redite ? Honnêtement, elle parvient à trouver un biais assez astucieux. Bon auteur oblige ! Déjà, nous quittons enfin la brigade criminelle pour celle des cambriolages, donc le contexte est « un peu » différent et permet vu les sujets évoqués, une gentille petite enquête sympathique qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui parvient à retenir notre attention comme un fil rouge tout le long du roman.

C’est Riley qui est reliée au clan des Cavanaugh. Heureusement, elle nous imposera une seule traditionnelle fête de famille, sans passer en revue des dizaines de personnages ce qui alourdissait certains récits sans rien apporter. Alors que nos deux héros (qui ont fait leur formation conjointement) sont obligés de travailler provisoirement ensemble, apprenant au moins à s’estimer même s’ils ne s’apprécient pas plus que cela, une petite fille surgie soudain du passé de Nick, va devenir des les premiers instants, le grain de sable qui fait déraper la machine.

C’est cette relation qui se construit dans l’urgence qui est au centre de cette romance, l’intrigue n’étant présente que pour donner du rythme, de la densité, et même de l’action à ce récit sentimental. Marie Ferrarella nous emballe tout cela avec sa maîtrise habituelle. Il manque au moins une cinquantaine de pages pour créer de l’introspection, et même de l’émotion. Toutefois, le ton et le style de cet auteur sont toujours aussi sympathiques : naturel, fraîcheur, aisance…

Nous souhaiterions seulement que Marie Ferrarella tente quelque chose d’original !

Un mystère en héritage de Kerry Connor

Présentation de l’éditeur

La maison du crime ». Voilà le sinistre nom que les habitants de la petite ville de Fremont donnent à la vieille demeure que Maggie vient d’hériter. Ont-ils raison ? En tout cas, quelques jours à peine après son arrivée, elle reçoit des menaces lui intimant de quitter la ville au plus vite. Mais hors de question d’y céder, décide-t-elle. Même si un meurtre sanglant a été commis ici des années plus tôt, cette maison lui appartient, et elle la rénovera comme prévu.

Cependant, très vite, les menaces se précisent, et Maggie, franchement inquiète, comprend que son seul soutien est désormais John Samuels, l’homme de main qu’elle a embauché pour l’aider dans ses travaux. Un homme énigmatique et troublant, qui lui promet de la protéger et de la suivre comme s’il était son ombre…

Avis de Marnie

Ce romantic suspense nous confirme ce que nous présumions : le talent indéniable de la petite nouvelle Kerry Connor, qui n’écrit que depuis 2008. Le scénario fait déjà preuve d’astuce et d’originalité, où honnêtement, trouver l’assassin n’a franchement rien d’évident ! Auteur plus que discret qui ne met pas en évidence l’appartenance de certains de ses romans à une série, elle parvient à écrire à chaque fois une intrigue totalement différente. Le seul point commun, ce sont des héros au passé tragique dans lequel ils se sont perdus, qui ne surmontent pas leurs problèmes et ont énormément de mal à survivre dans le présent.

Son point fort ? A chaque fois, une atmosphère impressionnante, ainsi que ce que nous appellerons « le détail qui tue ». Ici, nous le voyons vraiment le détail, il est sur la couverture de ce Black Rose, il est de façon plus évidente encore sur la couverture américaine de ce livre de la collection Intrigue : la maison. En effet, cette demeure pourtant normale est un personnage à part entière, c’est l’épicentre de la tragédie.

Quelque part, l’auteur réussit tant à nous mettre mal à l’aise que nous pensons au manoir de Psychose… Entre Maggie, obsédée par cette réfection pour éviter de penser au vide de son existence, « John Samuels » submergé par les fantômes qui le menacent dès qu’il pénètre dans les lieux, nous voici dès le premier chapitre en plein suspense qui ne fera que s’accentuer.

La tension monte ainsi rapidement, l’hostilité palpable de la petite ville représentant le catalyseur des différents rebondissements et incidents dramatiques qui parsèment le récit. Nous sommes très loin de la charmante bourgade à l’américaine. Les quelques personnes croisées sont toutes hostiles, renfermées, secrètes et violentes. Quand notre couple de héros ne les menace pas, ils dérangent ! En ce sens, le final est très étonnant, sombre, incertain. Kerry Connor ne fait aucune concession au roman « rose » et ce ton plus amer que doux sonne parfaitement juste.

Excellent petit format qui préfigure, nous l’espérons, des Mira ou Best-sellers de qualité !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 437
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 janvier 2011
Prix : 6,45 €