Encore Sherlock Holmes ? Il ne se passe pas deux ans sans que soient produits des films, séries, variations dramatiques, ludiques ou loufoques ou édités de nouveaux livres, essais, policiers, autour du célèbre détective amateur imaginé par Conan Doyle. Peut-on encore innover ?
Et bien, les rumeurs enthousiastes sur une nouvelle série britannique nous confirmaient que Sherlock diffusée à la télévision anglaise à partir du 25 juillet 2010, modernisant le « mythe » avait rassemblé pas loin de 8 millions de téléspectateurs. En regardant le 1er janvier 2011 sur France 4 le premier épisode, nous ne pouvons qu’applaudir cette transposition de Sherlock Holmes au vingt-et-unième siècle.
En effet, le scénario est… étincelant, les dialogues brillants, et la réalisation efficace, jouant avec l’aspect sombre et classique des quartiers londoniens à l’architecture victorienne, contrastant avec une modernité des méthodes de déduction qui se confrontent à celles des Experts. Il fallait que cela sonne juste, Steven Moffat et Mark Gatiss réussissent leur pari.
N’oublions pas que ce sont les scénaristes des trois dernières saisons du Docteur Who ! Peu d’action, certes, mais l’accent est mis sur des indices débités avec un rythme de mitraillette, du drame, de l’humour, du suspense, des rebondissements dont certains inattendus.
En Sherlock Holmes, Benedict Cumberbatch (Deux soeurs pour un roi) s’en donne à coeur joie. Antipathique, plein de morgue, condescendant, faussement indifférent, il utilise toutes les facettes de sa froideur pour rendre perceptibles mais très contenues, des émotions bouillonnantes, qui le rendent délicieusement humain.
Martin Freeman (un des rôles les plus charmants de Love Actually) est un Docteur Watson impeccable, et pas aussi effacé que l’on pourrait le croire. Ce personnage est même beaucoup plus riche et plus trouble que celui des romans.
Une très bonne surprise… surtout si les intrigues suivantes possèdent la même qualité que la première !