La Princesse de Montpensier – Avis +

Résumé

Pendant les terribles guerres de religion, au Royaume de France, une très belle jeune femme attise les passions par sa seule beauté, quatre hommes vont se battre pour gagner son cœur, mais qui aime t-elle vraiment ?

Une version sublime de la nouvelle La Princesse de Montpensier de Madame de Lafayette, revue et corrigée avec fougue et passion par un Bertrand Tavernier très inspiré.

Avis de Claire

Selon Bertrand Tavernier, qui n’a pas caché son envie de faire là un film très « français » après le très « américain » Dans la brume électrique d’après James Lee Burke, ce film est avant tout une histoire d’amour et même quatre histoires d’amour dans un même film… Le réalisateur a volontairement souhaité un début de film particulièrement percutant, nous entrons in medias res dans le récit, violemment plongés au coeur d’une épouvantable boucherie… Nous sommes en effet sous le règne du roi Charles IX, les guerres de religion divisent le royaume de France.

L’histoire d’amour qui s’inscrit alors dans ce tragique contexte ne peut être que violente et forte, mais contrairement à la guerre et à ses images assassines qui nous assaillent dès le tout début, la naissance de l’amour va se mettre en place progressivement, de même que toutes les intrigues qui en découlent. Et tout cela est magnifiquement filmé et joué pendant tout le film…

L’amour est tout et rien, et rien ne se fait sans amour, mais l’amour dans le mariage est futile, déconseillé et pas du tout nécessaire… C’est ce que va comprendre à ses dépends la trop belle Marie (jouée par une Mélanie Thierry sublimée et inspirée), promise au frère de celui qu’elle aime, mais mariée finalement à un troisième, marchandée pour ainsi dire par son matérialiste de père…

Le parti-pris de Bertrand Tavernier est l’hyper-réalisme, en effet rien ne fait rêver dans cette vie de princes et de princesses, prisonniers de leur condition, sevrés d’espoir de bonheur. Marie est donc mariée, emmenée par son mari vers une campagne reculée après une nuit de noces de cauchemar…

Marie est un esprit libre, elle souhaite de tout son coeur rester dans le droit chemin mais ne peut lutter contre sa nature indépendante… Aidée de Chabannes (sans doute un des plus beaux personnages du film, joué par un magistral Lambert Wilson ), elle veut apprendre à écrire, elle apprend l’astronomie, le latin, les prémices d’une pensée philosophique avant l’heure…

Elle s’émancipe, littéralement… pour son malheur, son mari est fou amoureux d’elle et se laisse peu à peu emporter par une jalousie maladive tandis que Marie lutte contre les sentiments qu’elle ressent toujours pour son amour de jeunesse, le beau Henri de Guise.

La passion éclate, Marie est l’objet de convoitise de la part de son mari, de celui qu’elle aime vraiment Henri de Guise, du Duc d’Anjou, frère du roi et enfin de Chabannes, lui-même, tombé amoureux de son élève… Les choix de Marie ne sont pas les plus heureux, mais finalement, ce n’est qu’une femme qui se rêve libre et à la poursuite perpétuelle d’un bonheur inaccessible, l’amour, l’amour partagé et sincère.

Il y a beaucoup à dire sur ce film, magnifique, peut-être un peu trop long, mais qui fait la part belle à une éclatante génération de jeunes comédiens français, généreux, fougueux, passionnés et beaux… Mention spéciale et véritable coup de coeur pour le Duc d’Anjou, merveilleusement interprété par l’éclatant Raphaël Personnaz, acteur à suivre de très près assurément…

Les images, la lumière, la photographie, les costumes et la musique de Philippe Sarde, tout est sublime !

Excellent film, à ne pas manquer !

Fiche technique

Sortie : 3 novembre 2010

Avec Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel, Lambert Wilson, Grégoire Leprince-Ringuet, Raphaël Personnaz…

Genre : drame historique

Durée : 139 minutes