Miha aussi a vu la transformation. Il pense que c’est le meurtre qui délivré cette femme de sa colère. C’est ça l’explication. Rien d’autre. Le meurtre d’une jeune fille. Comme lors des sacrifices anciens pour apaiser la colère des dieux, les victimes immolées sur l’autel dressé par les hommes pour juguler leurs angoisses face à l’incertitude, à la maladie, aux fléaux divers qui s’abattent sur eux, contre lesquels ils sont impuissants.
Miha, jeune roumain en situation irrégulière, s’est vu proposer un travail bien payé. Il s’agit de remettre en état une maison particulière située dans une île. Sa patronne, Lucie de Witt, se révèle tyrannique. Heureusement parmi les habitants de l’île se trouve une jeune fille muette n’étant pas insensible au charme de Miha. Mais cet amour naissant échappe au contrôle de l’employeur de Miha. Et celui-ci découvre que Lucie est capable de violence.
N’ayant aucune crédibilité auprès des autorités, bloqué sur une terre insulaire dont il est difficile de partir, Miha se retrouve dans la position de futur accusé et de victime potentielle. Sa situation critique réveille en lui une culpabilité enfouie depuis un drame survenu dans son enfance, ce qui explique sans doute cette lettre jamais ouverte qu’il dissimule dans sa Bible.
À la passion homicide s’ajoute le poids d’une tragédie ancienne, phénomène que l’on retrouvera dans Drame au cap Gris-nez.
Fiche Technique
Auteur : Christine Desrousseaux
Illustration : Pat Andrea
Maquette : Berthole
Editeur : Climats
Sortie : mars 2001
Prix : 12,90 euros
Inédit, poche, 160 pages