Ultime espoir – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quel malotru, ce lord Sanburne ! Alors que Mlle Lydia Boyce donnait une conférence à Londres afin de récolter des fonds pour son éminent archéologue de père, ce dandy rouquin, vaurien et ivrogne notoire, s’est permis de troubler son exposé. Et non content de lui voler la vedette, il a osé mettre en cause la réputation de son père.

Outrée, la jeune femme se fait une joie de le moucher en public. Lorsque l’effronté se présente à nouveau devant elle avec des preuves accablantes d’un trafic de fausses reliques, elle comprend qu’elle n’en a pas fini avec cet insupportable trublion…

Avis de Kamana

Une histoire sombre et belle à la fois !

Au-delà de la simple romance où il n’est question que d’amour, ce livre se tourne essentiellement vers une quête de vérité, de confiance. L’auteur ne va pas s’attarder sur d’autres personnages que les deux principaux, les détaillant scrupuleusement, sondant leur âme. Leurs moindres pensées vont être décortiquées, analysées. Cette étude approfondie, cette introspection individuelle des rancœurs, des regrets de Lord James Sanburne combleront aisément le fait que le livre ne s’attarde pas sur les décors ou autres protagonistes.

Les démons du passé viennent ternir le présent et Lord Sanburne ne cessera de culpabiliser sur le sort qui s’est acharné sur sa sœur quelques années auparavant, rejetant toute sa haine, son mépris sur son père. Ainsi il a décidé de faire tout l’inverse de ce que ce dernier attend de lui. Cette rivalité va le détruire petit à petit, l’entraînant dans les méandres de l’opium, de l’alcool. Il se complait dans ses malheurs, plus faciles à surmonter que le pardon de soi et l’ouverture aux autres. La rencontre explosive avec Lydia va bouleverser son sort. Elle vaincra ses défenses une à une mais sans le vouloir, le seul fait de sa présence avec son caractère confiant et obstiné va interpeller James.

Alors que son père, archéologue travaille en Égypte, c’est elle, la vieille fille studieuse qui cherche des fonds pour qu’il puisse continuer ses recherches. Lorsqu’elle touche au but, un scandale risque d’éclater sur un trafic de faux dont, il semblerait, que son père en soit à l’origine. Lydia a une confiance aveugle en lui, mais Lord Saburne avec sa rancœur va semer le doute. Pour balayer ce sentiment confus de l’esprit de la jeune femme, ils vont s’allier pour enquêter. Une recherche dans les quartiers sombres de la ville mais aussi dans recoins obscurs de leur âme. Lydia et James accepteront-ils les découvertes qu’ils vont faire ? Et arriveront-ils à pardonner ?

Une histoire superbe, dans un décor ténébreux qui ravira les amoureux de romance historique.

Avis de Marnie

Bizarrement, les deux scènes d’introduction paraissent… peu convaincantes. Se profile alors une intrigue qui semble bien convenue, au mieux « classique » avec l’aristocrate noceur et dépravé qui affronte interminablement un laideron pauvre et bas-bleu ! J’espère que je ne vous ai pas découragé, car en fait, il s’agit d’une des plus brillantes romances historiques de l’année. Si la première confrontation entre nos deux héros semble avoir un goût de comédie sympathique, dont les tenants et aboutissants sont du vus et archi-revus, la seconde sera nettement plus brillante et nous fait passer de la bonne romance à l’excellence.

En fait, Meredith Duran semble faire avec son style ce qu’elle fait avec tous ses personnages, apporter à chaque fois une seconde facette nettement plus mystérieuse et plus intelligente de la réalité. Ainsi, de la comédie nous passons au drame, aucun personnage n’est ni vraiment « gentil » ni vraiment « méchant ». Lydia a toute l’apparence de la vieille fille méritante, dévouée à son père mais ses relations avec ses proches sont nettement plus complexes qu’il n’y paraît, où elle n’a pas toujours le beau rôle. Le vicomte Sandburn représente le débauché type, seulement les raisons de son attitude provocatrice et destructrice sont aussi passionnantes qu’originales.

C’est dans les attitudes, les caractères que nous trouvons les vraies surprises. Ainsi, le mystérieux ami de notre héros Phin, le comte d’Ashmore, cache tout un pan de son existence derrière un comportement de drogué « mondain ». Leur amie d’enfance, la flamboyante Elizabeth Chudderley, égérie de l’aristocratie, mannequin qui fait rêver les femmes, semble également dissimuler un profond désespoir…

A mesure que nos deux héros vont s’engager au pas de charge dans une relation aussi houleuse que passionnée, c’est la perception de leur entourage et d’eux-mêmes qu’ils vont peu à peu pour chacun d’eux remettre en question. C’est là que se situe le vrai talent et l’originalité de Meredith Duran, soit l’aisance avec laquelle, elle se lance dans l’introspection et la psychologie, tout en plongeant ses personnages dans des duels mouchetés étincelants, les rendant de plus en plus attachants au fur et à mesure qu’ils se révèlent à eux-mêmes.

De la romance historique de très grande qualité !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 344
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 1 septembre 2010
Prix : 6,50 €