Quelqu’un comme toi – Avis +

Présentation de l’éditeur

Si Melissa osait rêver, elle choisirait Bryan Booker pour passer le reste de sa vie. A ses yeux, il incarne l’homme idéal – beau, brillant médecin, gentleman attentionné… D’ailleurs, toutes les femmes tournent autour de lui. Pourtant, lorsqu’il lui vole un baiser à sa grande surprise, elle comprend qu’elle aussi aurait sa chance. Seulement voilà : depuis la grave maladie dont elle a souffert, Melissa ne se sent plus une femme à part entière et s’interdit d’aimer.

Pour elle, mieux vaut encore éviter le fascinant Bryan que d’avoir à lui révéler son douloureux secret. Car comment lui avouer qu’elle a peur d’une relation avec un homme physiquement parfait, alors qu’elle se sent si imparfaite ? Afin de se dérober aux rendez-vous qu’il lui propose, elle préfère essayer de le décourager en lui faisant croire qu’elle ne veut pas être une conquête vite abandonnée comme les autres. Mais, un jour, Bryan lui fait une confidence qui la bouleverse : pour lui, elle est bien davantage qu’une simple aventure…

Avis de Marnie

D’après la dédicace qui sera confirmée par une note explicative, il est évident que Kay Stockham est concernée de très près par le cancer. Choisir une héroïne « en sursis » est difficile dans la romance. Non seulement, il faut éviter le pathos, mais aussi sensibiliser et montrer de l’émotion, rendre l’introspection réaliste et crédible, en évitant les détails trop crus tout en ne faisant pas de l’héroïne quelqu’un de trop courageux. Cela équivaut donc à jouer l’équilibriste sur un fil pendant tout le récit, un exercice de style ici parfaitement maîtrisé !

L’auteur choisit un angle intéressant notamment en prenant comme héroïne, une jeune femme qui possède les défauts de ses qualités. Mure avant l’âge pour avoir subi des épreuves aussi terribles que douloureuses, elle sait se montrer irrationnelle, enfantine, opiniâtre mais aussi entêtée, égoïste et généreuse, courageuse et timorée tout à la fois. Kay Stockham prend le soin de la rendre aussi aussi attachante qu’agaçante, et donc… complexe. Melissa, personnage secondaire de Qu’importe le passé, précédent roman du même auteur, n’a que 28 ans. Pourtant, elle a déjà vécu plusieurs drames, de la mort de sa grand-mère, de sa tante, de sa mère et aussi de sa propre petite fille.

Fille du shérif local, elle a toujours vécu avec lui, sauf pendant le temps de son séjour à l’hôpital un an auparavant. En rémission depuis quelques mois, extrêmement surveillée à cause de sa lourde hérédité, elle n’a pas fini sa scolarité et ne trouve pas de travail. Par un concours de circonstances et plus pour rendre service que par envie véritable, c’est son ami d’enfance, le célibataire le plus convoité de la ville, le docteur Bryan Booker qui va finalement l’employer. Tout se met soudain à se transformer inexorablement autour d’elle. La jeune femme va alors apprendre à faire face à tous ses traumatismes, afin qu’elle puisse se construire un avenir même s’il a de grands risques d’être plus court que nombre d’autres.

Le récit est foisonnant d’idées et de péripéties, dont certaines ont commencé dans le roman précédent, notamment, les conséquences et le ressenti autour de la mort de sa petite fille. Il n’y a pas que cela : entre l’attirance très mal vécue par Melissa, pour Bryan, véritable monsieur parfait, alors qu’elle a du mal à se réconcilier avec les mutilations de son propre corps, son avenir plus qu’incertain, s’ajoutent une clinique à construire, une femme battue et des cambriolages assortis de coups et blessures.

Misant beaucoup plus sur le réalisme de la chronique « jour après jour » plutôt que sur l’émotion, Kay Stockham redonne un souffle et une grande force au récit, en mettant en relief d’une manière saisissante une scène sensuelle d’une pudeur, d’une dignité rare, tout en choisissant de décrire l’acte et le ressenti des deux protagonistes de façon bien plus réaliste que poétique. Pour mieux soutenir l’introspection de nos deux héros, nous retrouvons avec plaisir Joe et Ashley indispensables, tout comme le shérif dont le rôle ici est affiné ou l’assistante sociale.

Un des meilleurs romans de l’auteur !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 343
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 février 2008
Prix : 4,95 €