Qu’importe le passé… – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quand elle l’a embauché pour l’aider à retaper sa maison, Ashley a bien compris que Joe Brody n’était pas aimé à Taylorsville. Mais elle n’a pas posé de questions, laissant les mauvaises langues chuchoter dans son dos, et préférant se fier à ce qu’elle voyait – un homme secret, voire mystérieux, même, mais habile de ses mains. Cependant, le temps passant, la tension monte entre eux. Une tension faite de désir partagé et de silences. Car si Ashley, passionnément amoureuse, éprouve le besoin de plus en plus fort de gagner la confiance de Joe, celui-ci refuse inexplicablement d’aller plus loin et de s’engager…

Avis de Marnie

Décidément, Kay Stockham adore les petites villes américaines où les gens accueillent les nouveaux arrivants en les volant, en faisant courir nombre de rumeurs fausses sur eux, en ne leur adressant pas la parole ou en les menaçant ! Bienvenue à Taylorsville, petite bourgade en plein cœur du Tennessee, à quelques heures de route de Nashville.

Ashley, une jeune veuve, sur un coup de tête, vient d’investir pratiquement toutes ses économies, dans une grande maison qu’elle veut convertir en maison d’hôtes. Joe, lui, vient de passer dix ans en prison pour meurtre et revient dans sa ville natale notamment pour aider son père et tirer un trait sur le passé. Tous deux se retrouvent à des degrés divers dans la situation de ne pas être acceptés par les habitants vindicatifs, méfiants et plutôt bornés. Mais voilà, Kay Stockham apprécie visiblement de ne pas opposer les « méchants » aux gentils… car ici, nous allons vite comprendre qu’il n’y a pas d’ignobles habitants qui complotent contre d’autres, ou d’assassins dissimulés derrière les buissons. Tous les personnages vont peu à peu nous présenter des facettes différentes de leur caractère, approfondissant alors de façon aussi intelligente qu’harmonieuse, le récit.

La relation sentimentale entre les deux héros est passionnante. Avant sa condamnation, Joe a eu une enfance heureuse, et quelque part, il y a gagné en stabilité et en force, même si sa vulnérabilité est présente tout au long du roman. Ashley montre l’image d’une jeune femme sans complexe ni tabous, dotée d’une grande liberté d’esprit. Veuve alors qu’elle était enceinte, elle assume l’éducation de son fils avec autant de maîtrise que de force, pourtant derrière cette apparence, se cache une fragilité déconcertante de petite fille abandonnée, qu’un rien peut faire basculer.

Les révélations au sujet du « meurtre » laissent le lecteur quelque peu perplexe (d’une hypothèse intéressante, on en fait une certitude inébranlable) que l’auteur, visiblement gênée par le format, nous jette au visage de façon maladroite. Ce sentiment est confirmé par un final un peu trop rapide qui rend le tout un peu trop superficiel. Il s’agit d’une des premières oeuvres de Kay Stockham et elle ne parvient pas tout à fait à maîtriser son récit jusqu’au dénouement. Mais l’émotion, les rires, les larmes… tout est déjà présent pour justifier un talent en devenir. Le second roman de cette série intitulé Quelqu’un comme toi, va réparer avec brio ces maladresses.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 344
Editeur : Harlequin

Collection : Prélud’
Sortie : 17 janvier 2008
Prix : épuisé