Une famille en danger/Soupçons sur un amour – Avis – et +

Une famille en danger de Carla Cassidy

Présentation de l’éditeur

Marisa Perez a un principe : ne jamais s’attacher aux enfants dont elle a la garde temporaire. Une règle qui vacille lorsque Jack Cortland, célèbre musicien, lui confie ses fils, Mick et David. Comment pourrait-elle garder ses distances, face à ces deux petits garçons, déjà éplorés par la mort de leur mère, qui viennent d’être victimes d’une mystérieuse tentative d’enlèvement ? Qui a bien pu oser s’en prendre à des enfants ? Leur grand-père, lancé dans une bataille judiciaire pour obtenir leur garde ? Ou bien un fan maladif de Jack, qui chercherait ainsi à l’atteindre ? Bouleversée, Marisa décide de faire une entorse aux règles strictes qu’elle s’impose d’habitude – et de rester auprès des enfants jusqu’à ce l’affaire soit éclaircie et le danger écarté. Auprès des enfants… et de Jack.

Avis de Marnie

Le gros problème ici, c’est que nous ne croyons pas une minute à la crédibilité des personnages, que ce soit les deux héros, ou même les personnages secondaires. D’une part, tout reste superficiel et d’autre part, les réactions sont incohérentes et les caractères peu convaincants. Comme souvent, Carla Cassidy démarre sur les chapeaux de roue avec une vraie idée et des rebondissements auxquels on ne s’attend pas et tout part à vau-l’eau…

Vu que les seuls suspects possibles sont justement les méchants, il faut se dire que le plus redoutable a un flair incroyable pour se lier avec l’héroïne avant même qu’elle soit appelée à l’aide par les protagonistes. Il a dû voir cela dans une boule de cristal ! Et justement, la tante de la jeune femme est chargée de l’enquête… quelle coïncidence incroyable !

Vous l’aurez compris, l’intrigue ne tient pas une minute à la lecture. Et s’il n’y avait que cela, voici nos deux héros caricaturaux : le personnage de Jack était très intéressant à exploiter. Drogué et alcoolique et qui vient à peine de se reprendre en mains, il était intéressant de développer une certaine fragilité, des hésitations… mais non, c’est un pur et dur, fonceur, tombeur, et plein d’allant et de courage ! Il a arrêté la musique qui représentait tout de même quelque chose pour lui, mais après tout, il s’en moque, maintenant il marche sur les pas de son père et devient un cow-boy hors pair.

Il est seulement démuni lorsqu’il doit se faire obéir de ses deux gamins indisciplinés. Mais heureusement, la nounou veille et nous avons le droit aux scènes attendrissantes de reprise en mains des enfants comme si nous assistions à la télé-réalité mettant en scène une gouvernante didactique chargée de donner des conseils telle une Laurence Pernoud inspirée.

Risible…

Soupçons sur un amour de Suzanne Brockmann

Présentation de l’éditeur

Marie Carver a changé de vie. En quittant le stress de New York pour l’île paradisiaque de Garden Isle, elle s’est promis de ne plus penser qu’à trouver le bonheur… et, pourquoi pas, l’amour. Aussi, lorsqu’elle fait la connaissance de Jonathan Mills, un homme au charme envoûtant, croit-elle son voeu exaucé. Jonathan ne possède-t-il pas tout ce qui la fascine ? Le charisme, l’humour…, et même ce côté sombre qui la déroute mais l’envoûte… Mais, très vite, atterrée, Marie découvre que Jonathan lui ment sur son identité, pire encore, il semble qu’il la manipule et tente de séduire aussi sa meilleure amie. S’est-elle à ce point trompée ? Refusant de croire Jonathan vraiment capable de duplicité, mais convaincue qu’il lui cache bien trop de secrets, Marie décide de comprendre…

Avis de Marnie

Heureusement, l’originalité et aussi le talent évident de Suzanne Brockmann sauve le récit de quelques maladresses agaçantes. L’idée est passionnante même si elle semble basée sur le thème du film de Bob Rafaelson, La veuve noire (1987) avec Debra Winger. Écrit en 1998 (c’est important vu que les portables pourtant indispensables ici, ne sont pas encore inventés…) cette histoire se laisse lire avec un réel intérêt.

Le héros est particulièrement réussi, comme souvent avec Suzanne Brockmann. Ici, il s’agit d’un agent du FBI, totalement borderline… Il a perdu dix kilos en quelques semaines, a épuisé ou terrorisé plusieurs partenaires, son chef le supporte difficilement. Insomniaque, il titube ou ses mains tremblent. Jouant le rôle d’un riche mourant, il va se retrouver plutôt démuni lorsque Mariah, notre héroïne compatissante, franche et attachante, va s’entêter à vouloir le psychanalyser. Ce sont ses scènes qui font progresser le récit, puisque John va sortir peu à peu du marasme dans lequel il est plongé, mais ce qui ne fait pas son affaire au vu de la mission dans laquelle il s’est engagé.

Les maladresses viennent de l’attitude incohérente de la « veuve noire » qui se jette dans le danger et la vengeance au mépris de sa propre sécurité. Notre frustration provient d’un personnage secondaire très prometteur qui disparaît peu à peu du récit. Pourtant, au début ce clone de Cho, l’agent du FBI du Mentalist, le seul partenaire à survivre avec un calme imperturbable (et une ironie glaciale) devant l’agressivité suicidaire de John, son partenaire, constituait la touche d’humour et de légèreté à ce récit. Nous sentons qu’il cache des « vérités profondes » mais tout cela disparaît bientôt, la relation sentimentale est alors mise alors au premier plan.

Dommage, il y avait matière à approfondir cette histoire !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 471
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 juin 2010
Prix : 6,30 €