Le ciel est partout – Avis +

Présentation de l’éditeur

Un amour brûlant.
Une perte dévastatrice,
Lennie lutte pour trouver sa propre mélodie.
Alors que Bailey, sa sœur, sa meilleure amie,
vient de mourir, comment continuer?
A-t-elle le droit de plaire, elle aussi?
De désirer Toby? D’être heureuse, sans Bailey?
Et comment ose-t-elle rire encore?
Parfois, il faut tout perdre pour se trouver…

Avis de Francesca

Une bonne pioche pour ce roman contemporain pour adolescents qui n’est ni fantastique ni le premier tome d’une énième série, ce qui est appréciable.

Lennie a 17 ans et sa grande sœur Bailey, 19 ans vient de décéder d’un problème cardiaque. Son monde s’écroule : leur mère les ayant abandonnées il y a des années, et élevées par leur grand-mère et leur oncle, elles étaient tout l’une pour l’autre. Alors qu’elle bride son talent à la clarinette et écrit des poèmes sur de petits bouts de papier, elle fait la connaissance de Joe Fontaine, un nouvel élève qui lui fait entrevoir un avenir. Mais elle se rapproche également de Toby, le petit ami de Bailey, tous deux emmurés dans leur chagrin.

Le deuil d’une personne de sa famille est très difficile à porter, surtout lorsque les parties concernées sont très jeunes. Le drame est traité avec une grande sensibilité et une justesse exemplaire. Déprime, colère et regrets sont des sentiments forts qui hantent Lennie et ses proches. Certains se rapprochent, d’autres s’éloignent, chacun essaie d’avancer comme il le peut ou de stagner et nier la réalité.

Personne ne peut juger Lennie et Toby, car personne n’est à leur place et ne peut comprendre ce qu’ils vivent. Chacun réagit différemment face à la mort, seul, mais il ne faut pas oublier pour autant qu’il y a un entourage qui est prêt à épauler et partager le chagrin.

La narration à la première personne du point de vue de Lennie est bouleversante, comme les petits poèmes qu’elle écrit sur des bouts de papier et qu’elle dissémine partout, trahissant la relation fusionnelle qu’elle entretenait avec sa sœur et sa souffrance devant sa disparition et les secrets qu’elle cachait. Car chaque membre cache des secrets familiaux lourds qui ne permettent peut-être pas d’alléger la peine, mais au moins de connaître la vérité.

Bien que ce soit un roman pour adolescents, et même peut-être parce que c’en est un, la sexualité n’est pas de mise de côté et fait au contraire partie intégrante de l’histoire, ce qui confirme le réalisme voulu par l’auteur. Oui, Lennie éprouve du désir sans que cela soit honteux, oui, les garçons ont des érections mais peuvent être romantiques aussi, et oui, l’acte sexuel est quelque chose à laquelle ils pensent. Sans tomber dans le vulgaire ou le ridicule, cet aspect permet au contraire d’ancrer l’histoire dans le monde d’aujourd’hui et de se sentir proches de ses protagonistes.

Pour un premier roman, Jandy Nelson a réussi à nous raconter une histoire touchante et réaliste qui n’élude aucun aspect, positif ou négatif, des réactions suscitées par un décès brutal, sans jamais condamner. Bravo!

Fiche technique

Format : semi poche
Pages : 331
Editeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Scripto
Sortie : 17 mai 2010
Prix : 11 €