La spirale des abysses – Avis +

Présentation de l’éditeur

Jusqu’où peut-on aller pour retrouver son fils ?

Cette question, Serge Papadakis, ex-mercenaire et ancien policier d’élite du Service de protection des hautes personnalités, n’aurait jamais dû se la poser. Il ignorait l’existence de Thomas, conçu trente ans plus tôt et disparu depuis peu. Succombant à sa pulsion de paternité, il se lance sur ses traces. Une route inattendue, terrifiante, placée sous le signe de la violence et de la barbarie.

Qui est vraiment Thomas ? Que cherche-t-il ? Quels sont ces spectres qui le hantent ?

Confronté à l’inimaginable, Papadakis verra ses certitudes vaciller, emportées dans le tourbillon de la Spirale des Abysses.

Avis de Marnie

Voici que que l’on peut lire sur le site de l’auteur : «Beaucoup de projets, donc, auxquels s’ajoutent ceux que je mène avec mes amis de la Ligue de l’Imaginaire (Chattam, Werber, Loevenbruck, Bauwen, Giacometti, Raven, Scalese, Wiezel, Thilliez). Nous travaillons sur un roman à dix mains, centré autour du Mal absolu.» Et bien il semble que ce thème obsède Olivier Descosse, quand on lit son nouveau thriller, La spirale des abysses.

L’attente par le lecteur d’un nouveau roman d’un auteur dont il a fortement apprécié le précédent livre est souvent contradictoire. En effet, nous souhaitons retrouver dans cette histoire les qualités ou ce qui nous avait surpris dans Les enfants du néant, mais aussi découvrir quelque chose de différent. Or, Olivier Descosse va réussir ce pari.

Il y a toujours cette introduction « à l’américaine », avec l’action qui commence dès la première page et le récit qui se déroule en un rythme continu sans temps mort. En quelques lignes, le héros, Serge Papadakis, apprend qu’il est père d’un homme de trente ans, Thomas, mais que celui-ci a disparu depuis neuf mois. Sans aucun indice, et sans vraiment savoir pourquoi il se lance dans ce qui va devenir une quête et non une enquête, c’est bien évidemment lui-même qu’il redécouvre et comprend peu à peu. Le héros est très éloigné de celui des Enfants du néant.

Ecrit à la première personne par un homme d’action de 58 ans, peu cultivé, qui n’a aucune attache, aucun ami, qui n’éprouve pas de sentiments envers ses « proches » soit ses collègues qui lui sont pourtant dévoués et qui le connaissent mieux que lui ne les perçoit, il se lance dans cette recherche avec méthode, efficacité seulement accompagné des traumatismes soigneusement claquemurés pendant des décennies et qui menacent de refaire surface.

C’est ici que se situe la principale qualité du roman, la description soignée, fouillée, évolutive, presque clinique de tout ce qui est enfoui dans la tête de Serge Papadakis, du plus « ringard » ou dépassé des indices jusqu’au récit de ses drames personnels. Il possède les défauts de ses qualités, peut paraître antipathique et insensible, mais aussi montrer une once de pitié ou de compréhension. Le résultat est impressionnant et même éprouvant pour le lecteur qui ne peut pas se détacher de ces pages, alors qu’il se laisse entraîner dans un récit qu’il sait pourtant dramatique, de plus en plus glauque, ne parvenant pas à anticiper les évènements avant les deux derniers chapitres.

L’auteur possède le goût des détails… peu de chances ici dans cette quête de l’inaccessible, seulement des pistes minutieusement examinées, des portes qui se ferment, d’autres inattendues qui s’ouvrent, une spirale dérangeante qui lorsqu’elle touche le fond explose avec une efficacité redoutable. Olivier Descosse écrit des thrillers psychologiques à l’atmosphère très française et qui se révèlent aussi passionnants que les anglo-saxons.

Honnêtement, j’ai quelque peu cauchemardé après avoir refermé en pleine nuit la dernière page de ce récit. Ce n’est pas que l’ambiance soit effrayante, c’est surtout qu’elle résonne trop juste ! Un des grands romans de genre de l’année…

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 461
Editeur : Flammarion
Sortie : 12 mai 2010
Prix : 19,90 €