Comptoir des océans (Histoires de marins) – Avis+/-

Le discours grandiloquent de l’espèce de zozo le fait se placer dans le peloton de tête des navigateurs français, juste après Tabarly, mais loin devant tout ce qui sévit sur les océans. Notre méfiance à tous grandit. Plusieurs d’entre nous se font violence pour ne pas saisir au collet le triste sire et l’envoyer naviguer le nez dans l’eau de l’autre côté de la jetée.

À la pointe Sud du continent américain se trouve la petite ville chilienne de Puerto Williams. C’est à cet endroit qu’après plusieurs décades à parcourir les côtes et les canaux de la Patagonie s’est arrêté de naviguer un vieux cargo allemand rebaptisé le Micalvi. Alors qu’il terminait sa carrière en servant de quai au port de Puerto Williams, un bar fut aménagé dans le carré des officiers. Et c’est ainsi que se rencontrent les marins de passage. Se désintéressant du fantôme du cuisinier qui se dissimule dans les cales, ils témoignent de leurs aventures sur les mers. Car en faisant escale à Puerto Williams les équipages des voiliers trouvent un accueil et un auditoire avec lequel ils peuvent partager leurs expériences.

Ceux venus du Pacifique, où ils se sont improvisés chasseurs sous-marins au milieu des requins, rencontrent les plongeurs qui en Antarctique ont partagé une étrange amitié avec les léopards des mers (des grand phoques très carnivores).

Ils ont également traversé l’Atlantique, tel ce duo s’étant transformé en trio. Le capitaine ayant estimé qu’il avait besoin de compagnie féminine pour le voyage trouva une coéquipière parmi une de ses conquêtes avant l’embarquement. Le deuxième membre masculin de l’équipage n’apprécia guère, d’autant que la demoiselle s’était découverte une passion pour le bronzage intégral. Mais le spectacle indisposa tellement le malheureux qu’au milieu de l’Atlantique il craqua et… se jetta à la mer dans l’intention de terminer le voyage vers l’Amérique à la nage.

N’oublions pas ces Belges ayant accosté sur un îlot désert à proximité du Cap Horn. Le séjour sur cette terre désolée et balayée par les vents offrait un spectacle magnifique : comme ce voilier balloté par les flots et s’éloignant. Curieusement ce bateau ressemble au leur… et pour cause. Laissé sans personne à bord il naviguait désormais de sa propre initiative vers l’Afrique.

Ces histoires vraies prennent l’aspect de contes. Le pittoresque acquiert ainsi le statut de légende.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 280
Editeur : Arthaud
Collection : L’esprit voyageur
Sortie : septembre 2009
Prix : 20 €