No Sex – Avis +

Présentation de l’éditeur

Il y a encore peu de temps, la disette sexuelle n’était pas jugée négativement. Au contraire : haro sur les fornicateurs, les masturbateurs, sur tous ceux qui séparaient sexe et procréation. Si la révolution sexuelle peut avoir quelques ratés, son influence ne fait aucun doute sur un point précis : désormais, c’est une libido faible, voire inexistante, que l’on montre du doigt.

Manifester un goût peu prononcé pour la chose prend des allures de tare à soigner. Au centre du soupçon, une poignée d’individus se revendiquant asexuels et qui, autour du site Internet asexuality.org, conquiert peu à peu une visibilité sociale et médiatique. Pour quelles raisons peut-on être dépourvu de libido ? L’asexualité est-elle une autre de ces modes made in USA ou l’expression d’une profonde mutation de notre société ? Faut-il obligatoirement avoir envie de faire l’amour ?

C’est ici que commence la passionnante enquête historique, sociologique et scientifique que Peggy Sastre a choisi de mener. Avec un unique préjugé : l’asexualité n’a rien d’une maladie.

Avis de Valérie

Qu’est-ce qu’un asexuel ? C’est un homme ou une femme qui n’a pas d’envies sexuelles. Ils éprouvent une absence de libido, la vivent très bien si ce n’était le regard des autres… Il ne s’agit pas d’une volonté maîtrisé liée à un traumatisme, à une maladie physique ou psychiatrique, ou bien à une idéologie religieuse ou sociale, mais une non-existence du besoin sexuel, de la libido.

Si vous connaissiez une telle personne, vous sauriez combien il est difficile pour elle d’être simplement ce qu’elle est. Nous le savons tous, il est bien plus facile de classer chacun dans une case. L’évolution des mœurs aidant, nous rajoutons avec facilité la case Homosexualité à la définition d’une personnalité. Mais il est totalement inconcevable qu’un ami, parent collègue de travail puisse avouer ne pas vouloir de relations sexuelles. Tout tourne autour de nos hormones, l’art, le cinéma, la publicité, les blagues, les relations de travail…

Peggy Sastre dresse non seulement un constat, mais également un manifeste afin que les personnes qui peuvent se qualifier d’asexuelles puissent revendiquer si elles le veulent une étiquette. Ses recherches sont complètes, et émaillées de nombreux témoignages, de plongées dans l’histoire ou dans la littérature. Agréable à lire, il est bon de noter qu’il ne s’agit pas de quelques bases jetées sur le papier, mais un véritable travail accessible au plus grand nombre. Au final, il s’agit enfin d’une définition du fameux troisième sexe, dont tout le monde parle, mais sans jamais l’avoir vu !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 200
Editeur : La Musardine
Collection : L’Attrape-Corps
Sortie : 25 février 2010
Prix : 13 €