Petit coeur malade – Avis +

Présentation de l’éditeur

Petit Cœur malade raconte l’histoire d’un homme et d’un enfant dans les petits faits, les tragédies de la vie quotidienne.

L’enfant, c’est une âme introvertie qui ne vit entourée que de l’affection de son chien et des rêves d’amour qui peuplent son imaginaire et qui peu à peu va deviner qu’il faut mentir pour se faire accepter dans le terrible et vaste monde.

L’homme, lui, pourrait être cet enfant, mais quelques années plus tard. Il vient de perdre son chien à une période charnière de sa vie. Dans son chagrin, il cherche un nouveau départ, à retrouver son âme d’enfant pour repartir, tout recommencer. Il fait le chemin en arrière, remonte le fil de laine, pour cerner le moment où sa vie l’a trahi, a bifurqué sur un chemin d’épines, le conduisant dans l’impasse où il se trouve. Le hasard des événements va réunir ces deux étrangers dont la détresse de l’un va se chauffer au désespoir de l’autre.

Ces pages nous livrent les rêves de ces deux êtres, leur philosophie simple, leurs réflexions sur la vie qui les entoure, les événements qui les peinent ou les ravissent. Deux voix différentes qui cherchent dans les mots qu’ils se confient une échappatoire au mal-être de l’un, aux malheurs de l’enfance pour l’autre.

Avis d’Enora

Et si pour trouver la sérénité, il fallait retrouver l’enfant qu’on a été afin de pouvoir en faire le deuil ?

Deux récits s’alternent, celui d’un enfant perdu dans un monde qui n’a aucune résonance pour lui, un enfant qui n’a que son chien pour ami et s’évade dans des rêves d’amour ; celui d’un adulte, à une période charnière de sa vie, qui en a assez d’essayer de jouer à être quelqu’un d’autre et cherche à retrouver la partie de lui-même qui a su rester authentique.

Leur rencontre se module sur la symbolique du Petit prince ; l’homme qui s’est perdu au milieu d’un monde factice, désert et sans amour, un monde où l’anémie de sentiments pousse les hommes à la possession du vide, retrouve avec l’enfant son âme, son cœur et sa spontanéité. Comme le Petit prince, il n’a rencontré sur terre que solitude et vacuité, tristesse et trahison, les seules choses qui ont compté sont l’affection pour son chien Moustique et l’amour éprouvé pour Clémentine/Caroline, car la seule intelligence qui vaut est celle liée à l’amour.

Il y a des pages bouleversantes sur l’enfance « pleine de petites morts bien orchestrées » par les adultes. Ce temps où les autres dans la cour de récré ne supportent pas que vous soyez différent, ce temps où les adultes ne savent pas lire dans votre cœur, ce temps où il est possible de mourir de chagrin.

À la fois roman d’apprentissage et autobiographie déguisée, Petit cœur malade est un récit profond, à la musicalité subtile. De sa plume poétique et sensible, Mischa Aznavour confesse la douleur mais aussi l’espoir et la tendresse en égrainant toute une gamme d’émotions. C’est parce que l’homme adulte a retrouvé l’enfant qu’il a été qu’il peut enfin lui dire adieu et continuer sa route, avec sérénité.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 126
Editeur : Anatolia
Sortie : février 2010
Prix : 17,90 €