A mother’s secret – Avis +

Présentation de l’éditeur

Seems history has a nasty way of repeating itself for Daniel Kane. It’s bad enough his mother harbored a secret about his heritage. Now his ex-girlfriend Rebecca Ballard is trying to do the same thing ! Not on his watch. His son is going to know who his father is.

But to give his child the future he deserves, Daniel has to make nice with Rebecca. That he can do. But he’s not so sure he can forgive her for keeping their child a secret. Funny thing happens, though. Spending all that time with the pair makes him realize he might still care for her….

Avis de Callixta

Janice Kay Johnson, à l’instar de Tara Taylor Quinn, a accepté de participer à une mini-série qui paraît actuellement autour d’un secret de famille dont la révélation va bouleverser tous les membres. The Diamond Legacy a un thème ardu et qui laisse d’ailleurs un peu perplexe pour une mini-série qui est écrite à plusieurs mains. Le fil rouge est en effet la révélation pour deux familles différentes des liens étroits qu’elles partagent à cause des choix de leurs grands-parents. A la fin de la Seconde guerre mondiale, une jeune veuve est tombée amoureuse d’un ami de son époux défunt, mais déjà marié. Une liaison donnera naissance à un enfant puis à un autre. Le silence sera toujours conservé par le couple illégitime et c’est le testament de l’épouse légale qui va apprendre la vérité à ses descendants en même temps qu’elle lègue un collier de diamant. Assez rocambolesque et passablement compliquée, cette intrigue n’aide pas à entrer dans la mini-série ce qui rend encore plus admirable le travail de Janice Kay Johnson qui nous donne ici l’un de ses romans poignants dont elle a le secret.

C’est tellement bien fait que plus le livre avance, plus les personnages pourtant créés par d’autres semblent appartenir à Janice Kay Johnson. Au final, elle fait apparaître et interagir ces nombreux demi-frères et demi-sœurs, oncles et tantes de la façon la plus claire possible et dans une cohérence totale avec ce qui a déjà été écrit sans pour autant rendre obligatoire la lecture des tomes précédents. C’est en soi un exploit !

Mais ce qui passionne est l’histoire qu’elle va elle-même développer autour de Daniel Kane et son ancienne petite amie, Rebecca Ballard. Daniel est le fils de Josephine Fraser, la jeune veuve qui a vécu une liaison complexe et tourmentée avec un homme marié. La révélation de ce qui s’est passé a pour lui été douloureuse mais lui a permis de comprendre pourquoi sa mère a toujours été triste et peu attentive au fils qu’il était et qu’elle a eu avec un autre homme pour qui elle n’avait pas de sentiments. Elevé par une mère sombre et peu expansive et par un père peu affectueux aussi, c’est un adulte réservé, retenu qui craint beaucoup l’attachement. Quand il tombe par hasard sur Rebecca, son ancienne petite amie, il découvre soudain qu’il a eu un fils avec celle qu’il n’a jamais vraiment oublié. Le sol va donc s’ouvrir pour la deuxième fois sous ses pieds et provoquer une profonde remise en cause.

Jancie Kay Johnson avait vraiment une trame bien fine à exploiter : l’histoire du fils dont la mère a caché inexplicablement la naissance au père est un classique de la romance. Mais elle va en faire un récit très émouvant qui parle de filiation, de parentalité, de la place de l’enfant dans un couple, des capacités à aimer quand on n’a pas été assez entouré soi-même… Les pistes qu’elle suit sont innombrables et toutes intéressantes. Elles permettent de mesurer comme jamais à quel point les choix des adultes dépendent de ce qu’ils ont reçu enfants surtout lorsqu’eux-mêmes se retrouvent à la place de parents. Ce n’est pas vraiment nouveau mais admirablement bien fait, d’une rare profondeur et d’une grande sensibilité.

Au centre de tout est Daniel qui a été profondément remis en cause par tous les changements autour de lui. Apprendre qu’il a un fils n’est qu’une manière supplémentaire de l’interroger sur sa famille, et surtout sur sa mère. Il va devoir plonger en lui-même et ses souvenirs mais aussi dans le fond de son âme pour mieux se comprendre et traverser la crise. Il y a constamment un jeu de miroir entre sa situation, ses choix et ceux de ses parents. C’est très intelligemment fait.

Face à lui, il y a Rebecca dont le rôle est central. Elle aussi a un passé compliqué de fille de divorcés, baladée entre deux foyers de façon constante. Elle aussi a fait des choix qui peuvent être critiqués. Janice Kay Johnson est bien trop fine pour juger. Elle présente les situations et leurs conséquences simplement, montrant qu’il est parfois difficile de ne pas se tromper.

La lecture de ce livre laisse émue et réconcilie avec la mini-série à plusieurs auteurs qui est toujours une gageure à réussir. Entre les mains d’un aussi bon écrivain, cela donne un roman à part entière et offre une autre dimension à une intrigue un peu bancale. Janice Kay Johnson est vraiment l’une des meilleures dans ce genre et nous ne pouvons qu’espérer qu’elle écrive très vite d’autres livres comme celui-ci.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 256
Editeur : Harlequin
Sortie : décembre 2009
Langue : anglais
Prix : 4,02 €