Le temps du loup – Avis +

Présentation de l’éditeur

Plus que quelques jours pour découvrir la vérité sur le meurtre d’Ylva Malmberg, retrouvée étranglée dans la neige un matin d’automne 1979. Juste une poignée d’heures pour comprendre, avant que la prescription ne protège à jamais le tueur. Penchée sur le dossier poussiéreux exhumé des archives de la police suédoise, la commissaire Elina Wiik veut y croire. Pourquoi un tel massacre ? Et cette enfant que la jeune femme avait mis au monde avant de mourir, pourquoi ne l’a-t-on jamais retrouvée ? Il y a forcément un élément, là, au milieu des témoignages d’époque. Entre recoupements et nouvelles auditions, une course contre l’oubli s’engage, tandis qu’au même moment, sur les terres sauvages des îles Lofoten, une jeune fille abandonnée à la naissance cherche le fil caché de ses origines…

Avis d’Enora

Le livre commence par une petite fable mettant en scène un loup et un renne en des temps immémoriaux et dont la morale pourrait être que le prédateur ne prend conscience de son pouvoir que parce sa proie le lui concède. Les dés sont jetés, l’atmosphère est installée…

L’héroïne de ce roman est la commissaire Elina Wiik, de la police de Västerås. Âgée de trente-cinq ans, indépendante, intuitive, elle a du mal à supporter la hiérarchie et la routine. Passionnée par les affaires criminelles, elle se jette à corps perdu sur une vieille affaire non résolue quelques jours avant la date de prescription. Qui était vraiment Ylva que l’on a retrouvée étranglée en automne 1979 ? Une jeune fille que le divorce de ses parents lorsqu’elle avait quatorze ans, a plongé dans la réalité de la vie, la poussant à fuir dans une communauté, à chercher refuge dans les bras de garçons qui la méprisaient, la maltraitaient ? Les gens qui l’ont connue la décrivent comme forte et ambitieuse ou faible et soumise, comme si il y avait en elle deux personnes différentes, comme si elle allait jusqu’à effacer ce qu’elle était, dans son besoin de plaire. La vie d’Ylva fait écho en Elina qui est persuadée qu’en découvrant la vraie personnalité de la victime, elle se verrait ensuite, elle-même, de façon plus claire.

Les chapitres alternent l’enquête d’Elina et celle d’une jeune fille un peu paumée qui recherche ses parents biologiques. Et même si on se doute très vite de l’identité de cette jeune femme, ça ne nuit aucunement à l’intrigue, tant elle est superbement montée. Mais le plus remarquable est l’analyse psychologique du personnage principal qui va se révéler dans sa force et sa fragilité au fur et à mesure que ses recherches sur la jeune morte s’enrichissent. Car Elina cache au fond d’elle une blessure qui conditionne son rapport avec les hommes. La fin est douce-amère mais la quête d’Elina n’aura cependant pas été vaine.

Superbement écrit et mis en scène, Le temps du loup est un polar noir totalement réussi tant par son atmosphère que par son intrigue ou l’épaisseur des personnages. Une nouvelle héroïne totalement originale est née, dont nous attendons avec impatience la suite des traductions de ses aventures. A ce jour cinq romans sont écrits et Les presses de la cité viennent de publier le second tome : Les disparus de Monte Angelo.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 334
Editeur : 10/18
Collection : Domaine policier
Sortie : 18 mars 2010
Prix : 8,20 €