Présentation de l’éditeur
Le parfum des magnolias… C’est l’unique souvenir qui revient à Bella quand elle se demande ce qu’était sa vie, avant l’accident qui lui a volé la mémoire — un accident survenu deux semaines plus tôt, très loin du Sud où il semble bien qu’elle soit née. Que faisait-elle à des milliers de kilomètres de chez elle ?Y a-t-il quelqu’un qui l’attende quelque part, là-bas ? Une famille, un homme ?… Mystère. Alors que Bella redoute déjà de ne jamais trouver de réponses à ses questions, l’incroyable se produit : son passé revient frapper à sa porte en la personne d’un certain James Parker qui lui affirme être… son mari. Bella ne voit en James qu’un séduisant étranger, mais elle est bouleversée. Ainsi, elle n’est pas seule au monde ! Apparemment aussi ému qu’elle, James lui parle de leur vie, de leur mariage, de leur foyer. Portée par un fol espoir, Bella ose presque croire à l’impossible. Mais soudain le doute s’immisce : car lorsqu’elle lui demande pourquoi, le jour de l’accident, elle se trouvait si loin du pays des magnolias — si loin de lui —, James se trouble inexplicablement…
Avis de Marnie
Sous l’apparence d’un des clichés les plus lus de la romance, soit l’amnésie, voici une histoire qui n’hésite pas à secouer certaines règles du genre. Nos héros, Bella et James ont respectivement 57 et 58 ans, ce qui n’est pas des plus courants, admettons-le ! Lorsque l’on rajoute une infidélité avérée, la situation se corse. Après, il ne suffit pas de vouloir provoquer, il faut aussi réussir son récit sans tomber dans l’aspect moralisateur, ou encore trouver une « raison » à la faute du monsieur ! Jean Brashear s’en sort avec les honneurs. Peut-être que le dernier tiers du roman s’accélère un peu trop rapidement, cependant, le tout reste cohérent et surtout infiniment touchant !
Le roman débute brutalement par le réveil de Bella, son amnésie qui la fragilise… et les liens étroits qui se nouent alors avec son médecin. Puis, le chapitre suivant, c’est la réponse à toutes ses interrogations qui nous est révélée : James, son mari se morfond chez lui, car Bella vient de le quitter suite à une dispute provoqué par l’infidélité de l’époux. L’auteur nous évite alors un récit chronologique, pour intelligemment nous apporter par petites touches les grands et petits évènements de leur vie. Ils doivent refaire connaissance et affronter aussi les raisons pour lesquelles ils s’étaient tous deux éloignés l’un de l’autre.
Jean Brashear met l’accent sur la culpabilité que chacun des deux éprouvent. James est bourrelé de remords et tente surtout de se faire de nouveau aimer par sa femme avant qu’elle ne se souvienne de tout, ce qui apporte une tension croissante au récit. Bella, elle, ne ressent rien en regardant cet inconnu… mais aussi rien en découvrant ses deux grands enfants qui malgré le fait qu’ils soient adultes ont toujours besoin d’elle, coupable alors de leur faire du mal malgré elle. L’auteur insiste un peu trop sur l’émotion, toutefois, c’est joliment fait. Si elle évite de peu le mélo, elle sait aussi distiller deux ou trois petites notes d’humour grinçantes, très bien venues.
Les personnages, même les caractères secondaires, possèdent plusieurs facettes, certaines agréables… et d’autres beaucoup moins. Ils sont tour à tour courageux, lâches, mesquins, généreux, tolérants et intransigeants, et sont donc profondément et presque désespérément humains. Cependant, le ton reste nuancé avec un seul message sous-jacent : le temps passe… et passe très vite. Peut-être que les plus jeunes d’entre-nous ne seront pas intéressés par un couple qui doit trouver les ressources en chacun eux pour poursuivre leur existence à deux après trente-six ans de mariage, mais cela change très agréablement ce ces histoires de jeunes trentenaires qui ne trouvent pas chaussure à leur pied !
Un petit fond de réalisme, une bonne dose d’optimisme, une vraie passion, et une leçon douce-amère de courage quotidien !
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 341
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 mai 2009
Prix : 5,15 €