Lake magic – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

After the sudden loss of her fiancé, Steven, Jenny Beckinsale has more than a broken heart to deal with—she’s also facing too many financial surprises over Blue Sky, the fledgling seaplane service she and Steven built. Too late she’s discovered Steven was in over his head, and deeply in debt to his best friend and fellow Navy pilot Jared Worth. The sexy, cynical Top Gun demands his money back now. He doesn’t care what will happen to Jenny or her small town dreams of success.

But Jenny has a few surprises of her own, including a way out of her predicament—she’ll force this steel-eyed flyboy into service for Blue Sky. It’s the only way Jared will ever see a dime. But as the summer fades, these two lost souls will discover they’re saving more than a business…they’re saving each other.

Avis de Callixta

Kimberly Fisk commence sa carrière avec Lake Magic et arrive avec les recommandations de deux auteurs majeurs : Debbie Macomber et Susan Wiggs. La publicité n’est pas mensongère, Kimberly Fisk s’inscrit dans cette tradition des romances familiales situées dans des petites villes chères à toutes trois. Elle ne parvient pourtant pas à atteindre leur niveau dans ce premier roman qui n’ennuie jamais vraiment, mais souffre de défauts assez nombreux.

Jenny Beckinsale est la petite dernière d’une famille de trois enfants. Son frère et sa sœur sont deux brillants sujets : l’un avocat, l’autre médecin. Elle n’est pour sa part que la propriétaire (du moins le croit-elle) d’une minuscule compagnie d’hydravions et d’un superbe lac au nord ouest des Etats-Unis dans la région de Seattle. Depuis la mort de son fiancé dans un accident de voiture neuf mois auparavant, Jenny est comme enfermée dans sa souffrance et gère tant bien que mal la petite entreprise fort mal portante d’ailleurs, en mémoire de celui qu’elle a aimé. Elle va subir un nouveau choc lorsqu’elle découvre qu’un ami de son fiancé, Jared Worth est en fait propriétaire d’une partie de l’entreprise et qu’il vient récupérer ses fonds pour acheter un coin de paradis au Mexique. Ancien crack de l’armée de l’air, sa carrière a été brisée par un accident (presque totalement passé sous silence), et il part panser ses plaies tout seul comme il l’a toujours fait. Jenny ne peut pas lui rendre son argent et leurs relations se tendent immédiatement.

Parlons tout de suite de ce qui est réussi, c’est malheureusement plus rapide que ce qui pose problème. Jared est un héros comme nous les aimons. Solitaire, réservé, c’est un ours mal léché, un véritable héros de guerre aussi. Il est viril et plutôt rugueux. Kimberly Fisk ne rate pas son portrait ni ses dialogues, même s’il frôle dangereusement les limites qui séparent le mâle alpha du parfait mufle. Mais nous pouvons passer sur ses défauts parce que c’est un personnage cohérent qui va évoluer au cours de l’intrigue et qui va apprendre à considérer Jenny différemment. Il faut dire qu’au départ, il l’imagine surtout en joli petit lapin, mannequin chez Play-Boy ! Jenny est malheureusement bien moins convaincante.

Kimberly Fisk a décidé d’en faire une héroïne atypique, plutôt désoeuvrée, peu sûre d’elle, mal vue par sa famille qui la juge immature et fragile. Pourquoi pas ? Cela change même agréablement des superwomen dont nous abreuvent les auteurs de romance actuellement, et qui excellent au travail et dans leur couple. Le problème c’est que Jenny est vraiment peu intéressante. Si elle pleure beaucoup son fiancé, le livre n’est pas vraiment émouvant à ce sujet. Et que dire de cette jeune femme qui s’entête à diriger une entreprise qui est en train de couler et que nous ne voyons jamais travailler un seul instant ? Soudain à la fin du livre, elle a une idée géniale et tout est sauvé mais nous avons du mal à y croire.

De la même façon, les relations qu’elle entretient avec sa famille étaient un vrai sujet à approfondir. Jenny est à la fois protégée par tout le monde mais aussi jalousée. Jolie, fragile, elle est regardée avec commisération par sa mère, son frère et sa sœur (à juste titre !), mais ils envient aussi l’attention qu’elle suscite. Kimberly Fisk peine également à explorer la complexité si riche des relations familiales dans ce contexte. Là aussi, une réconciliation générale et improbable se déroule en fin de roman.

Les personnages secondaires sont plutôt antipathiques à la différence notable du neveu de Jenny, le jeune Cody, adolescent en souffrance, qui est tout à fait convaincant. Ses relations avec sa tante sont bien vues. Loin de les idéaliser, Kimberly Fisk montre combien cette jeune femme peu habituée aux enfants a du mal avec un garçon rebelle. Les autres personnages laissent dubitatifs. Anna, la sœur de Jenny est peu sympathique en gynécologue chef de service très ambitieuse. Une mini intrigue secondaire lui est consacrée, elle aussi dénouée en quelques lignes en fin de livre. Quant au frère avocat, nous le connaissons finalement peu.

Kimberly Fisk n’est pas encore prête à faire de la concurrence à ces illustres ainées. Si, elle a un certain talent pour nous raconter de jolies romances, il manque encore un vrai dynamisme, un rythme et un sens de l’évolution de son histoire. Le livre est agréable sans plus, utilise les situations humoristiques mais pas trop, provoque l’émotion mais sans insister. Nous sortons de la lecture avec une impression que tout cela est un peu léger. C’est dommage.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 336
Editeur : Berkley
janvier 2010
Langue : anglais
Prix : 5,88 €