The next best thing – Avis +

Présentation de l’éditeur

Lucy Lang isn’t looking for fireworks…

She’s looking for a nice, decent man. Someone who’ll mow the lawn, flip chicken on the barbeque, teach their future children to play soccer. But most important… someone who won’t inspire the slightest stirring in her heart…or anywhere else. A young widow, Lucy can’t risk that kind of loss again. But sharing her life with a cat named Fat Mikey and the Black Widows at the family bakery isn’t enough either. So it’s goodbye to Ethan, her hot but entirely inappropriate « friend with privileges » and hello to a man she can marry.

Too bad Ethan Mirabelli isn’t going anywhere. As far as he’s concerned, what she needs might be right under her nose. But can he convince her that the next best thing can really be forever ?

Avis de Callixta

The next best thing n’est certainement pas le premier livre qui s’intéresse aux difficultés du deuil mais c’est sans doute un des meilleurs parus ces derniers temps. Même si le sujet vous rebute par sa gravité, n’hésitez pas à le lire parce qu’il explore avec une sensibilité remarquable – et sans les habituelles facilités de la romance – les difficultés à tourner la page après avoir perdu l’homme de sa vie mais aussi les ravages que peut causer la mort forcément injuste et imprévisible d’une personne jeune.

Lucy Lang va nous raconter elle-même son histoire puisque le livre est écrit à la première personne. A trente ans, son horloge biologique sonne avec vigueur et lui rappelle douloureusement qu’elle n’a pas eu d’enfant de son mari, décédé brutalement dans un accident après quelques mois de mariage seulement. La mort de son époux l’a brisée. Depuis, elle a prudemment reconstruit sa vie même si elle sent confusément que ce n’était pas vraiment ce qu’elle souhaitait. Plus de cinq ans après le décès, elle est encore très traumatisée, souffre de crises de panique et de blocages psychologiques divers.

Devant son impuissance à être vraiment heureuse à nouveau, elle a pris la décision de trouver un homme et d’avoir un bébé rapidement puisqu’elle n’aura jamais plus ce qu’elle a connu avant. Or, elle a un homme dans sa vie ou plutôt un ami fidèle avec qui elle a des rapports complexes, Ethan, le frère cadet de son mari. Ajoutons pour planter le décor qu’elle vit entourée de veuves, sa mère et ses deux tantes. Toutes ont perdu leur époux comme elle, bien trop précocement. De là, à penser qu’une malédiction familiale condamne les femmes à mourir vieilles et veuves, il n’y a qu’un pas que Lucy ne franchit pas… ou presque.

Dès les premières pages le livre emporte le lecteur. Le ton de Lucy est profondément touchant. Elle raconte son histoire avec un mélange de joie, de tristesse et de courage qui est particulièrement poignant. Kristan Higgins prend son temps pour nous plonger dans l’atmosphère de cette petite ville de l’état de Rhode Island dans le nord-est des Etats-Unis. La famille de Lucy est d’origine hongroise avec tout ce que cela implique de chaleur familiale, de mélodrame d’Europe de l’est et de cuisine pittoresque. Cette famille est à la fois pleine de fantaisie et de chaleur.

La personnalité de tous ses membres est travaillée avec soin. C’est vraiment remarquable. Quant à la famille du mari défunt de Lucy et d’Ethan, elle est italienne. Là aussi, nous découvrons ce que nous pouvons en, attendre sans jamais tomber dans les clichés ni le simplisme. Kristan Higgins prend son temps pour cela et a bien trop de tendresse pour ses personnages pour les caricaturer. Elle ajoute un très intéressant contexte avec le métier des différents protagonistes. La famille d’Ethan a un restaurant ( où le mari défunt de Lucy était chef) et lui-même et Lucy ont fait des études de cuisine. La jeune femme fait du pain dans la boutique familiale aussi alors qu’elle rêve de faire des pâtisseries qu’elle sert seulement à Ethan. La douceur des sucreries et de la riche cuisine tranchent avec l’aridité de la souffrance de Lucy. De plus, de nombreux personnages secondaires fascinants sont également présents. Ils sont souvent atypiques conférant un aspect original, décalé à ce petit monde. Enfin, Kristan Higgins ajoute une pointe de fantaisie et de surnaturel délicieuse qui apporte la légèreté nécessaire à cette histoire grave.

Le drame de Lucy est celui de beaucoup de femmes mais aussi d’hommes. Tout le monde a perdu un être cher et ce qu’elle vit sonne malheureusement juste. Dans son cas, la perte a été incommensurable. Mariée depuis huit mois à un homme brillant, à la personnalité extravertie, profondément amoureuse, elle a perdu pied. Les flash-backs qui racontent la souffrance insoutenable des premiers jours, les illusions qui suivent, la colère, le refus et la peur d’oublier, la douleur des proches, l’impossibilité de certains à offrir de l’empathie… tout est évoqué et expliqué avec soin même ce qui peut paraître moins sympathique. Lucy souffre et elle va passer de longues années à ne plus voir vraiment ce qui se passe autour d’elle et à exprimer sa douleur avec égoïsme.

Kristan Higgins ne tombe jamais dans la facilité. Elle n’évite pas le problème délicat dans une romance de concilier une histoire aussi forte avec une nouvelle romance. Aimer de nouveau est très difficile pour Lucy qui en a même peur et cherche à l’éviter à tout prix. Pourtant, elle va retomber amoureuse, d’Ethan, le frère cadet de son mari, le moins brillant, le moins beau, le moins attachant des deux. Le deuxième choix.

Ethan est l’un des personnages masculins les plus magnifiques que j’ai pu lire récemment. Evidemment, nous ne sommes jamais au coeur de ses pensées, puisque le roman est écrit à la première personne et c’est Lucy qui parle mais nous savons très vite, grâce au talent de Kristan Higgins, ce qu’il ressent. C’est évident dans son attitude, ses silences, ses regards. Loin des héros dont la force réside dans leur formidable autorité naturelle, Ethan va briller par tout ce qui pourrait le faire passer pour un second choix. Il est profondément généreux, altruiste, patient et amoureux. C’est aussi efficace qu’un héros fort, dominateur et puissant. Et il est loin d’être faible ou un succédané de son frère.

Kristan Higgins va nous raconter à travers la vie quotidienne de ses personnages comment la vie peut continuer malgré tout, comment celui qu’on peut oublier ou ne pas remarquer peut s’imposer malgré tout et devenir la personne la plus importante de sa vie. C’est un livre profondément émouvant et totalement réussi. Lisez-le !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 400
Editeur : Harlequin
Sortie : février 2010
Langue : anglais
Prix : 5,91 €