Vincente Minelli joue ici à tourner un mélo façon Douglas Sirk, et il s’en sort avec brio. Nous voici dans la vraie petite ville à l’américaine avec ses notables mais aussi ses bas quartiers… et soudain, ce n’est plus le contexte de La petite maison dans la prairie mais plutôt de Peyton Place.
Un homme désaxé et désabusé revient dans sa ville natale et dénonce l’hypocrisie de la société, les différences entre classes sociales et l’intolérance. Frank Sinatra et Dean Martin trouvent un de leurs meilleurs rôles, nous en oublions même qu’il s’agit de deux chanteurs célèbres… ils s’effacent derrière leur personnage.
Mais c’est Shirley MacLaine qui dix ans plus tard trouvera de nouveau le succès en interprétant une prostituée dans Sweet Charity, qui se révèle aussi pathétique que touchante et digne ! Il existe un vrai lyrisme ici.
Seul Minelli savait apposer sa petite « touche » en créant un monde flamboyant et artificiel en intégrant les fameuses couleurs rouges, jaunes ou bleues suivant la situation ou le plan et qui font toute la différence.
Le grand cinéma des années 50 à découvrir !