Fièvre rouge – Avis +

Présentation de l’éditeur

La vie bien tranquille de MacKayla Lane bascule complètement quand elle se retrouve sur les côtes de l’Irlande et est plongée dans un royaume obscur et mortel totalement différent de ce qu’elle avait imaginé. Pour sauver sa vie, Mac doit trouver le Sinsar Dubh, un livre vieux d’un million d’années de la magie la plus noire que l’on puisse trouver et qui recèle la clé pour dominer le monde des hommes et des Fae.

Poursuivie par les assassins Fae, cernée par de mystérieux personnages auxquels elle ne peut pas faire confiance, Mac se retrouve partagée entre deux hommes aussi irrésistibles et dangereux l’un que l’autre : V’lane, le Fae insatiable qui peut transformer le désir sexuel en une obsession chez une femme et le toujours énigmatique Jericho Barrons, un homme aussi attirant que mystérieux…

Depuis des siècles, le royaume des ombres Fae a cohabité avec celui des hommes. Mais maintenant les murs entre eux s’effondrent et Mac est le seule qui peut s’y opposer…

Avis de Valérie

Les lecteurs du premier tome des aventures de MacKayla Lane n’en pouvaient vraiment plus d’attendre la sortie du second opus, tant la qualité narrative les avait cueillis. Karen Marie Moning avait réussi a construire un monde égal au nôtre où les légendes celtes sont une réalité sombre qui envahissent peu à peu le quotidien des Dublinois.

Mac est une side seehr, c’est à dire une femme qui est dotée de certains pouvoirs dont celui de voir les Faes. La jeune femme après avoir vécu une courte mais bien remplie vie de petits bonheurs roses et d’oisiveté conventionnés par les parents, avait atterri en Irlande à la recherche du meurtrier de sa sœur aînée. A la place, elle était entrée en contact avec monde brutal, violent, meurtrier qui pénètre notre Terre pour lui infliger des outrages bien pires que ceux que l’on pourrait imaginer.

Elle apprend rapidement qu’il existe deux catégories de Faes, les Seelies (Faes de lumière) et les Unseelies (Faes des ténèbres). Elle comprend tout aussi vite que même les Seelies n’ont d’yeux que pour leur propre intérêt et aucune sympathie pour les Humains. La seule personne qui vient au secours de la jeune femme, est un homme d’une trentaine d’années, mais qui semble en avoir une centaine de plus, qui se nomme Jericho Barrons…

Nous retrouvons notre héroïne, blessée suite à une bataille épique contre Mallucé (un vampire qu’elle a finit par occire) et le Haut Seigneur un être humain particulièrement versé dans les choses du mal. Jericho se sert d’elle comme un détecteur d’Objets de Pouvoir, c’est à dire des reliques Faes que ces sens de side seehr lui font repérer. Mac est elle-même à la recherche d’une relique particulièrement dangereuse, le livre de la magie noire des faes, car le dernier message de sa soeur avant de décéder lui demandait de tout faire pour le récupérer.

Le quotidien de Mac est de plus en plus sombre. La proximité du mal, de la Mort et des mystères qu’elle ne comprend pas tous l’endurcissent, certes, mais noircissent également son âme. Sa soif de vengeance augmente tout autant et si Barrons semble être égal à lui-même, elle est confrontée à ses contradictions de plus en plus flagrantes… Sa fièvre devient alors rouge sang…

Dans ce tome, Mackayla va faire la rencontre de deux personnes importantes dans la suite de ses aventures, un jeune homme mystérieux qui semble comprendre ses particularités, et dont l’auteur avait introduit sa lignée dans de précédentes séries, mais aussi d’une gamine de 14 ans, elle aussi clairvoyante, qui l’amènera à revoir la mystérieuse vieille femme qui l’avait houspillée à plusieurs reprises.

Avec un texte beaucoup plus abouti, un style simplement parfait et une construction narrative excellente, ce second tome est une totale réussite à recommander à tous les publics. Il se termine par un hangover intolérable, qui ne peut que nous pousser à harceler l’éditeur pour que le troisième tome sorte en temps et en heures.

Avis de Marnie

Pour ce deuxième tome des chroniques de MacKayla Lane, Karen Marie Moning a réussi un bien meilleur roman que le précédent. Non seulement, elle approfondit avec talent le caractère de son héroïne, Mac, nettement moins « rose » que lors de la précédente aventure, mais l’atmosphère effrayante de Dublin, envahie par le mal, sonne tellement juste que nous avons l’impression d’y être nous-même immergés !

Il n’y a pas que les cheveux de Mac qui sont devenus noirs… En effet, son introspection également, et pour notre plus grand intérêt. Si dans le premier volume, la « très » jeune femme était victime de chocs émotionnels successifs, tombant d’une existence de gamine gâtée et surprotégée en redresseuse de torts qui n’a pas vraiment le choix de refuser ce rôle qui lui est alloué, ici, Mac mûrit dans la douleur. Si elle doit faire le deuil de sa soeur, en outre, elle apprend à trouver les ressources en elle pour supporter toutes les épreuves qui surgissent inexorablement, de plus en plus difficiles, de plus en plus dramatiques.

Cette introspection contribue à nous montrer la vive intelligence de Mac, son cynisme et ses désillusions. Tout apparait peu à peu, très habilement amené grâce au talent indéniable de l’auteur, qui prend le temps justement de donner l’épaisseur qui manquait à son personnage principal, dont force et vulnérabilité jouent en contradiction, mais qui font de Mac une héroïne profondément attachante. Karen Marie Moning la confronte pour notre plus grand plaisir au mystérieux et très inquiétant Jéricho Barrons, héros charismatique comme nous les apprécions tant. Pour cette nouvelle chronique, les relations entre eux deux sont aussi haineuses que passionnées. Nous assistons à des rapports de forces nuancés, alors que nous retrouvons certains personnages et en découvrons d’autres, comme toujours à multiples facettes.

Enfin, un des grands points forts de ce roman, surtout en comparaison avec le premier volume qui souffrait d’une mise en situation, c’est le contexte… soit Dublin qui s’enfonce peu à peu dans le noir, les ombres, les faes de toutes sortes, l’armée venue de l’enfer qui peu à peu envahit une ville plongée dans le chaos. Avec une habileté et une finesse aussi rare que déconcertante, Karen Marie Moning réussit à nous faire croire à cette atmosphère tragique, jouant avec les couleurs d’une façon étrangement réaliste.

Bien évidemment, au vu du coup de théâtre final, nous ne savons pas comment nous aurons la patience d’attendre encore quelques petits mois pour découvrir la suite de ces chroniques tellement attendues… et qui le méritaient vraiment !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 440
Editeur : J’ai lu
Collection : Roman
Sortie : 3 février 2010
Prix : 12 €