Morts sur la lande – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le petit village d’Elvet est sous le choc : Jeanie Long s’est suicidée. Emprisonnée pendant dix ans pour le meurtre de la jeune Abigail Mantel, elle a toujours crié son innocence. En vain.

L’émotion est à son comble quand on apprend la réouverture de l’enquête ; des faits nouveaux tendraient à prouver que Jeanie disait bien la vérité. Mais, curieusement, les villageois ne semblent pas pressés de replonger dans le passé, et les langues ne se délient pas facilement.

Jusqu’à l’entrée en scène de l’inspectrice Vera Stanhope, qui va déployer tout son art de l’interrogatoire pour lever le voile sur les secrets inavouables de ces vies en apparence irréprochables.

Jalousies, fantasmes, liaisons incestueuses, chantages… À peine Vera se fait-elle une idée sur les coulisses de la petite communauté d’Elvet qu’un second crime a lieu. L’affaire va alors prendre un tour inattendu…

Avis d’Enora

Voilà dix ans maintenant que le petit village d’Elvet a été secoué par un crime odieux, celui d’une adolescente Abigail Mantel. La coupable Jeanie, ayant été condamnée à perpétuité, les habitants se sont renfermés dans le silence et les non-dits. Peu importe qu’elle ait toujours crié son innocence, il y des secrets qu’il faut mieux ne jamais déterrer. Mais quand Jeanie se suicide et que des faits nouveaux tendent à prouver qu’elle disait la vérité, les anciens fantômes se réveillent, les témoins retrouvent la mémoire, les méchantes langues, la parole et les animosités ressurgissent. Alors quand un second meurtre secoue le village, il ne reste plus à Vera Stanhope qu’à donner un coup de pied dans la fourmilière…

Nous retrouvons avec un grand plaisir, Vera Stanhope, inspectrice atypique, grande gueule, la cinquantaine enrobée, couverte d’eczéma, avec un fort penchant pour la bouteille qui l’aide peut-être à oublier sa solitude affective. Cette enquête est aussi l’occasion pour le lecteur de la découvrir un peu plus ; le choix de son travail, la souffrance de son célibat. Autoritaire, intransigeante mais aussi pleine de compassion, elle a le don de soutirer les confidences. Ann Cleeves nous livre ainsi tout un panel de personnages tourmentés : le père de la victime, notable un peu véreux, séducteur impénitent, le père de la condamnée qui n’a jamais cru à l’innocence de sa fille et qui s’est enfoncé dans l’alcool, la meilleure amie d’Abigail qui ne s’est jamais émancipée d’un père autoritaire et qui fantasme sa vie plutôt que de la prendre en mains.

Le petit village d’Elvet est le lieu d’un huis clos étouffant dans lequel les rancunes refoulées depuis des dizaines d’années, rendent chacun susceptible d’être le meurtrier. Pas un qui n’est quelque chose à cacher ! Il faudra à Vera toute sa sagacité pour démêler dans cet écheveau de cachotteries, le mystère de la mort d’Abigail !

Ce roman sombre à l’atmosphère oppressante, allie une intrigue passionnante à une étude subtile des personnages. Du grand art !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 354
Editeur : Belfond
Collection : Belfond noir
Sortie : novembre 2008
Prix : 20 €