TCM – Le grand alibi

Film jugé mineur, loin d’être sans défaut, Le grand alibi reste tout de même une oeuvre passionnante à revisionner. Entre comédie et drame, suspense et fausses pistes, Alfred Hitchcock semble ne pas savoir quoi ou même qui choisir.

Il offre à Jane Wyman, actrice de mélodrames douloureux, un contre-emploi de jeune femme drôle et quelque peu garçon manqué, enquêtrice amateur qui n’a pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à l’opposer à la sulfureuse et très sophistiquée Marlene Dietrich, qui trouve un de ses derniers rôles à sa mesure. Face à cette confrontation hors norme, les pauvres Michael Wilding et Richard Todd ne font ici que de la figuration.

On retrouve les thèmes chers à Hitchcock, la culpabilité, les faux-semblants, l’humour noir, les scènes de spectacle qui constituent soudain un élément clé de l’action… avec une utilisation intéressante du noir et blanc, de la brune, de la blonde, des robes claires ou foncées, des taches de sang… un jeu pas toujours abouti de pistes qui se cherchent et qui se mettront en place deux années plus tard dans le chef d’oeuvre L’inconnu du Nord-Express !