Rainwater – Avis +

Présentation de l’éditeur

The year is 1934. With the country in the stranglehold of drought and economic depression, Ella Barron runs her Texas boardinghouse with an efficiency that ensures her life will be kept in balance. Between chores of cooking and cleaning for her residents, she cares for her ten-year-old son, Solly, a sweet but challenging child whose misunderstood behavior finds Ella on the receiving end of pity, derision, and suspicion.

When David Rainwater arrives at the house looking for lodging, he comes recommended by a trusted friend as « a man of impeccable character. » But Ella senses that admitting Mr. Rainwater will bring about unsettling changes.

However, times are hard, and in order to make ends meet, Ella’s house must remain one hundred percent occupied. So Mr. Rainwater moves into her house…and impacts her life in ways Ella could never have foreseen.

The changes are echoed by the turbulence beyond the house walls. Friends and neighbors who’ve thus far maintained a tenuous grip on their meager livelihoods now face foreclosure and financial ruin. In an effort to save their families from homelessness and hunger, farmers and cattlemen are forced to make choices that come with heartrending consequences.

The climate of desperation creates a fertile atmosphere for racial tensions and social unrest. Conrad Ellis — privileged and spoiled and Ella’s nemesis since childhood — steps into this arena of teeming hostility to exact his vengeance and demonstrate the extent of his blind hatred and unlimited cruelty. He and his gang of hoodlums come to embody the rule of law, and no one in Gilead, Texas, is safe. Particularly Ella and Solly.

In this hotbed of uncertainty, Ella finds Mr. Rainwater a calming presence. She is moved by the kindness he shows other boarders, Solly…and Ella herself. Slowly, she begins to rely on his soft-spokenness, his restraint, and the steely resolve of his convictions.

And on the hottest, most violent night of the summer, those principles will be put to the ultimate test.

Avis de Callixta

Les jours qui bouleversent notre existence ressemblent souvent aux plus ordinaires. Pour Ella Barron, le jour le plus important de sa vie fut le onze août 1934. Dans la chaleur intense de l’été texan, elle se leva comme d’habitude, commença sa dure journée et accueillit un nouveau pensionnaire dans une des chambres qu’elle loue dans sa demeure. Une journée ordinaire qui prit une valeur toute autre quelques semaines plus tard et qui fit que pour elle et sa famille, elle resta mémorable.

C’est avec cette jolie idée que Sandra Brown commence son roman qui, de son propre aveu, ne ressemble à aucun de ceux qu’elle a élaborés jusqu’alors. Elle a écrit des romances contemporaines ou historiques il y a quelques années et se consacre surtout au romantic suspense maintenant. Dans Rainwater, elle se réinvente en utilisant tout le savoir-faire qu’elle a accumulé en écrivant ses nombreux romans. Cela donne un livre déchirant autour d’une merveilleuse histoire d’amour de celles qui ne sont pas heureuses mais qui illuminent les personnes qui la vivent et transforment leur vie.

Sandra Brown a écrit ce récit en même temps que d’autres qu’elles devaient obligatoirement livrer selon son contrat. Rainwater est né en secret, dans les brefs moments qu’elle parvenait à dégager dans son emploi du temps. Il provient aussi d’une histoire de l’Amérique et de sa propre famille au moment de la crise que lui a racontée son père. C’est sans doute pour cette raison qu’il y a dans ce roman une profonde émotion qui plane en permanence, contenue et digne mais très présente. Il a sans aucun doute un supplément d’âme pour Sandra Brown et il touche d’autant plus le lecteur.

Nous voilà plongés pendant quelques semaines près de Waco, au Texas, en plein cœur de la Grande dépression des années trente. Les temps sont difficiles, les hommes menés à dure épreuve et les esprits tendus par la pauvreté et la chaleur. Ella Barron mène une vie laborieuse, élevant seule son enfant dans une petite communauté bien de son époque. Les esprits sont étroits, le racisme est très présent comme la ségrégation raciale ; les « petits blancs » ont pris de plein fouet les effets de la crise et dans cet état alors rural, l’application des nouvelles lois de Roosevelt commence. Les troupeaux affamés que les paysans ne peuvent plus nourrir sont abattus provoquant des drames et de nombreuses incompréhensions dans la population. Ce contexte mal connu, rarement choisi est superbement utilisé et mis en valeur. La tension de la crise et de la pauvreté est là en permanence dans le roman donnant l’impression que tout est possible et qu’une explosion populaire est envisageable à chaque moment.

Mais là où Sandra Brown réussit totalement son pari, c’est dans la description pleine de pudeur et de retenue de ses héros. Ella Barron se révèle à nous peu à peu, par petites touches. Nous savons peu d’elle au début du roman, sinon qu’elle élève seule son fils et vit entourée de ses pensionnaires et d’une domestique de couleur. Il serait fort dommage d’en dire plus. Le lecteur doit découvrir cette femme à travers ce qu’en dit Sandra Brown qui la peint de façon impressionniste, en la faisant réagir ou en donnant une bribe d’informations ici et là. Cette construction qui doit sans doute beaucoup à la maitrise du suspense de l’auteur est remarquable. Il faut guetter les petites révélations souvent surprenantes qui apparaissent au détour d’une phrase. De la même façon, il est remarquable de constater le talent de Sandra Brown qui dès les premières pages donne une claire idée de ce que sera la fin de son roman mais sait superbement ménager quelques surprises et fausses pistes pour nous étonner jusqu’à la dernière ligne.

Son héros est également magnifique. Sandra Brown a choisi de ne jamais nous parler de ce qu’il ressent mais s’il parle peu, reste toujours remarquablement réservé et poli jusqu’au bout, c’est un homme de chair, de sang et de passion que nous comprenons pourtant totalement. Celui qu’Ella appellera toujours « Mr Rainwater » est un grand personnage de roman. Il est à la fois un être presque mythique dont les actes sont si nobles et si beaux qu’ils peuvent sembler ne pas appartenir à un humain et un être de chair et de sang, victime de son propre corps. Il est impossible de rester indifférent à ces deux personnages et à ce qui va peu à peu les unir.

Rainwater est sans doute un mélo mais il est réussi. Il ne tombe jamais dans une onctueuse émotivité, se garde de décrire les moments les plus déchirants. Il plane sur tout le roman une atmosphère de tristesse sereine, acceptée, comme si la douleur était aussi indispensable que le bonheur pour construire une vie. C’est sans doute vrai et une bien jolie façon de nous faire passer ce message.

Bravo et merci à Sandra Brown d’avoir écrit ce si beau livre qui lui ressemble mais qui tranche aussi avec le reste de sa bibliographie. L’auteur précise que si ce roman a été présenté à ses éditeurs alors qu’il était déjà écrit, ils ont accepté tout de suite de le publier. Ce n’est guère étonnant et cela lui donnera peut-être envie d’écrire d’autres livres comme celui-ci, en prenant encore plus son temps, en y mettant encore toute son âme.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 256
Editeur : Simon & Schuster
Sortie : novembre 2009
Langue : anglais
Prix : 15,99 €