D’abord, les Mongols avaient fait des prisonniers, mais quand leur nombre approcha quarante mille, Gengis en eut asez d’entendre leurs plaintes. Son armée ne pouvait nourrir autant de bouches et il ne voulait pas les laisser derrière lui, même si ces paysans misérables ne semblaient pas dangereux. Il avait ordonné de les tuer et le massacre avait duré une journée entière. On avait laissé les morts pourrir au soleil et Gengis était venu voir les montagnes de cadavres pour s’assurer que son ordre avait été exécuté. Après quoi, il n’y avait plus pensé.
Temündjin est devenu Gengis Khan. Unifiant par la force les tribus mongoles il les a lancé à l’assaut de l’empire de Chine. Cette conquête est facilité par la haine. Ainsi Barchuk le khan des Ouïgours s’est joint à Gengis parcequ’il a toujours été méprisé par les Chinois, mais également parce qu’il a soif de savoir et rêve des bibliothèques dont la connaissance lui a toujours été refusé. Au sein d’une ville, des espions mongols sont aidés par le maître d’une triade motivé par sa haine de la noblesse.
Quant à Gengis Khan, il éprouve envers les Chinois de l’aversion depuis qu’il a appris que par leur or ils avaient attisé les divisions entre les tribus mongoles afin qu’elles se battent entre elles. Gengis n’envisage pas la responsabilité de son propre peuple qui aurait pu refuser cette corruption. De même, il refuse de considérer que le fils de sa femme puisse être également le sien. Pour lui l’ainé de ses enfants ne peut être né que du viol par celui dont il a dévoré le coeur après qu’il ait enlevé son épouse.
Parallèlement aux intrigues internes comme le chamane qui – par ruse – prend de l’importance dans le camp de Gengis, on suit le parcours des éclaireurs, des espions et des assassins des deux camps. Dans sa description des batailles et des sièges l’auteur ne néglige pas les aspects économiques et stratégiques. Ainsi la horde de Gengis Khan part au combat avec un million de flèches. Cet exploit dans la production de projectiles ne pourra être rééditée puisque les forêts n’existent plus. Ces informations fournies par l’auteur s’inscrivent dans l’élaboration d’une perspective à long terme.
Gengis est parfaitement conscient de la fragilité de son entreprise. En s’attaquant à un empire gigantesque il n’a d’autre solution que d’aller toujours de l’avant. L’arrêt de l’offensive permettrait à l’ennemi de se ressaisir et d’anéantir les tribus.
Fiche Technique
Format : broché
Pages : 432
Editeur : Presses de la Cité
Titre original : Lords of the Bow
Traduction : Jacques Martinache
Sortie : novembre 2009
Prix : 21 €