TCM – La femme modèle

Adorable comédie policière et sentimentale, cet exercice de style n’a pas pris une ride. Avec la virtuosité qu’on lui connaît, et de multiples clins d’oeil… à lui-même, Vincente Minelli oppose un journaliste sportif mal dégrossi au niveau de vie médiocre et aux amis de même acabit, à une styliste très chic et classe entourée de comédiens et artistes en tout genre faisant partie de la haute société.

L’histoire commence par la fin… dans tous les sens du terme : une scène étrange et violente avec un retour en arrière. A la suite d’un coup de foudre passionné, après dix minutes de film, Gregory Peck et Lauren Bacall se retrouvent mariés. Soudain le quotidien de l’un et de l’autre vont très vite déstabiliser leur vie ! Les deux acteurs sont parfaits dans une sorte de caricature de rôle qu’on a l’habitude de leur faire jouer et dont ils s’amusent à appuyer les traits. Personne ne peut deviner derrière le talent comique que l’actrice révèle soudain, qu’elle sort du plateau tous les soirs pour se rendre au chevet de son mari, Humphrey Bogart, qui décèdera juste après la fin du tournage.

En rivale cynique et tout à fait sympathique, Dolores Gray s’en sort avec brio… le clou du film reste pourtant la présence hallucinée et hallucinante du boxeur qui a trop pris de coups sur la tête… Maxie Stultz (Mickey Shaughnessy dont c’est le meilleur rôle). Le dernier quart d’heure est un hommage malicieux et charmant aux comédies musicales que Vincente Minelli savait si bien mettre en scène !

Un pur plaisir de cinéma !