Les orangers de Noël/L’enfant du hasard – Avis +

Les orangers de Noël de Tara Taylor Quinn

Présentation de l’éditeur

A L’Orangeraie, sa maison d’hôtes, Marybeth vit comme dans un cocon. Trop protecteur, selon son amie Bonnie, qui s’inquiète de la voir s’occuper davantage de ses invités que de construire sa propre vie. Surtout, pour Bonnie, la correspondance qu’échange Marybeth, depuis l’enfance, avec « James », un garçon qu’elle n’a jamais vu, l’entretient dans l’illusion qu’elle n’a pas besoin d’un homme, d’un vrai, dans sa vie réelle, puisque James est toujours là pour l’épauler dans ses lettres. Mais, blessée par une enfance douloureuse, Marybeth ne veut rien entendre. Elle préfère cultiver une douce solitude qui la protège de tout, et ouvrir sa maison à des hôtes qui ne font que passer. D’ailleurs, cette année comme les précédentes, alors que Noël approche, elle ne pense qu’à décorer L’Orangeraie, afin d’en faire le plus joli refuge qui soit. Et elle prépare l’arrivée de son tout premier invité de la saison : un certain Craig McKellips, qui vient seul et séjournera quelque temps…

Avis de Marnie

Tara Taylor Quinn écrit des romances « bouleversantes » avec pour chacun de ses romans l’évocation de problèmes sociaux, psychologiques, traumatisants… Ici ce sont les enfants qui doivent survivre aux drames subis par leurs parents. Déjà le contexte est lourd, très lourd. Nous sommes en 2006, Marybeth est une jeune femme de 28 ans dont l’univers « enfermé » inquiète ceux qui l’aiment. Malgré une profonde amitié avec un couple de voisins et leur fille, sa maison d’hôtes qui lui permet de gagner raisonnablement sa vie, et la correspondance assidue qu’elle entretient depuis quinze ans avec un homme de son âge, les deux adolescents qu’ils étaient faisant partie d’un groupe de soutien aux victimes de parents ayant subi un viol, la jeune femme semble toujours être au même point, ne pas vouloir se lancer dans une relation avec quelqu’un.

Il y a très peu de suspense dans ce roman. Si Marybeth ignore qui est Craig, même si l’auteur ne nous dévoile pas son nom, il est évident que nous avons à faire avec James. Ce que nous nous demandons, c’est la raison pour laquelle il ressent le besoin de rencontrer son amie, alors qu’il a catégoriquement refusé de le faire. En fait, le traumatisme de Marybeth et son courage pour affronter ses peurs et la vie même représentent un point normal d’ancrage ici. Beaucoup plus subtile et plus inquiétante, la démarche de James paraît hésitante, contradictoire… Marié et visiblement content de son sort, il semble lui s’en être « sorti », protecteur de la jeune femme, il a endossé ce rôle depuis des années, sans se poser des questions en ne montrant aucune vulnérabilité, ayant semble-t-il surmonté ses propres angoisses.

Tara Taylor Quinn va faire évoluer cette relation qui semble bancale, sur deux années, nous assistons aux aller-retours de Craig, et les périodes de correspondances entre James et Marybeth, tout aussi passionnant d’un côté que de l’autre, alors que les évènements de l’existence suivent leurs cours. Le résultat est très intéressant, émouvant, et intelligent tout à la fois. Bien évidemment, nous nous attendons aux rebondissements, vu que l’auteur ne cherche franchement même pas à les cacher, mais cela n’a aucune importance ici. Il fallait avoir le culot par contre nous présenter un héros qui se révèle quelque part encore plus vulnérable que Marybeth, et aussi montrer que son mariage est réussi. Il n’y a pas de méchante, ou de désunion entre les époux… Tara Taylor Quinn ose une variante sur l’infidélité que peu effleurent dans la romance et ce pari très risqué, elle le tient de bout en bout avec aplomb, maîtrise et surtout beaucoup de finesse…

Très approfondi, ce récit nous captive du début jusqu’à la fin !

L’enfant du hasard de Brenda Novak

Présentation de l’éditeur

Lorsque sa soeur lui annonce qu’elle est sur le point de marier, Chantel est folle de joie. Jusqu’à ce qu’elle découvre que le futur marié n’est autre que Dillon Broderick, l’homme avec lequel elle a passé une merveilleuse nuit d’amour quelque temps plus tôt…

Avis de Marnie

Avant de se spécialiser avec un vrai succès dans le romantic suspense, Brenda Novak a « commis » cette romance, écrite avec le talent qu’on lui connaît. Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture, qui nous ferait passer notre héros pour un joyeux goujat ! La situation est bien plus complexe et surtout plus nuancée que les états d’âme d’un homme qui passerait d’une femme à l’autre. Comme cet auteur n’aime pas faire les choses comme tout le monde, elle va inverser les héroïnes.

Imaginez, entre un ex-mannequin qui a quitté dix ans auparavant la demeure familiale avec le fiancé de sa soeur et la gentille, sympathique, valeureuse, au physique quelconque infirmière de soeur, qui tente désespérément de se trouver un mari…et bien c’est donc la « méchante » de service qui va jouer ici le rôle principal. Bien évidemment avec Brenda Novak, la méchante ne l’est pas forcément, et la gentille… non plus. Rongée par la culpabilité, Chantel a failli mourir d’anorexie. Voulant se rapprocher de sa soeur, la jeune femme va vouloir tout sacrifier pour privilégier ces retrouvailles. Mais, certaines fois, les circonstances de l’existence peuvent jouer un mauvais tour aux protagonistes !

Ce que ne raconte pas la quatrième de couverture, c’est que Dillon doit lui-même faire face à de vraies difficultés personnelles. Enlisé dans une relation entre haine et chantage avec son ex-épouse, il se bat comme il peut pour voir ses enfants. On ajoute à cette situation délicate l’arrivée de l’ex-amant de Chantel et leur relation semble ne pas pouvoir évoluer. Brenda Novak nous entraîne dans cette histoire passionnante, aux rebondissement certes quelque peu attendus mais dont elle sait renouveler les effets. Les héros sont attachants, les méchants pas spécialement punis (nous la retrouvons bien là !) le tout comme toujours écrit avec une parfaite maîtrise, de l’astuce et un rythme qui ne faiblira pas une seconde.
Un plaisir !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 501
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1er novembre 2009
Prix : 5,15 €