Le tourbillon d’une vie – Avis +

Présentation de l’éditeur

A Venticano, petit village des montagnes de Naples, Giulia approche l’âge où l’on marie les filles, et rêve d’amour. Mais elle vit sous le joug d’une mère ambitieuse et intransigeante qui nourrit pour sa fille de plus brillants projets que de simples noces, noces qui enterreraient Giulia dans l’ombre d’une maison et d’un époux. Alors, pour arracher Giulia à son destin tout tracé, sa mère préfère encore l’exiler. Quitte à lui briser le coeur, elle l’envoie loin, très loin de son Italie natale, sous la protection de son frère, sur cette terre où tous les miracles semblent encore permis : l’Amérique.

C’est ainsi qu’un bateau enlève un jour Giulia, en larmes et déchirée, à sa famille et à sa chère baie de Naples, pour l’emporter vers son destin de femme. Un destin bien différent, cependant, de celui que sa mère prévoyait pour elle. Car là-bas, à New-York, Giulia va connaître, comme dans un tourbillon, tous les drames de la vie – et aussi, surtout, ce qu’elle attendait depuis toujours et qui va illuminer ses jours : l’amour fou…

Avis de Marnie

En 1900, Giulia, adolescente, fille cadette d’un commerçant qui a « réussi » dans une petite ville près de Naples, se voit obligée par une mère ambitieuse et éduquée de rejoindre son frère aîné, entrepreneur à New York, accompagnée de ses deux soeurs. Une nouvelle vie commence pour cette jeune fille… Si vous pensez lire une jolie romance, où une chronique de l’émancipation d’une femme, ou bien encore un choc des cultures entre l’Italie reculée et la modernité du nouveau monde avec un défilé de clichés à l’appui, vous serez plutôt surpris par l’angle choisi par Linda Cardillo.

En effet, l’auteur nous entraîne dans un récit qui nous raconte, la dernière année dans l’Italie du sud, d’une adolescente qui commence à éprouver les émois du coeur… ou plutôt du corps. Tout est sensation dans cette évocation, le ressenti de Giula, de son éveil à la sensualité rythmé par la danse qui semble l’habiter mieux qu’aucune autre passion. Le titre anglais Dancing on sunday afternoons (en français : En dansant les dimanches après-midis) était parfaitement adapté. C’est à cause de la danse et des conséquences sur sa conduite que cette jeune fille doit affronter la colère des siens, et qu’elle est obligée de partir en Amérique. C’est en s’échappant pour danser alors qu’elle travaille à New York que des évènements dramatiques vont s’enchaîner, c’est grâce à la danse qu’elle va comprendre la différence entre sensualité et amour… et c’est une nouvelle fois la danse qui lui révèlera qu’elle doit saisir une seconde chance de bonheur…

Là où l’appétit de vivre est le plus fort, nous assistons par petites touches tragiques ou humoristiques comme tous les moments de l’existence, à cette transformation de jeune italienne qui doit se conformer aux dictats de sa famille, en américaine qui élèvera ses enfants et ses petits-enfants avec un oeil sage et exercé. Giulia raconte en arrière-plan les premières années vécues par des émigrés qui savent qu’ils ont une meilleure chance, mais en travaillant bien plus dur qu’ils ne le pensaient, et en sacrifiant culture, liens familiaux, amicaux, fidélité et peut-être l’honneur ! Se dessine le profond bouleversement social lié à la révolution industrielle, alors que les Etats-Unis prennent la première place au rang mondial, les grandes grèves des années 1910 font vibrer un vent d’idéalisme…

Un émouvant portrait de femme qui restera toute sa vie, même si elle apprend tranquillement à le dissimuler, une jeune fille amoureuse adorant danser, héritage qui se transmettra avec bonheur à sa petite-fille !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 387
Editeur : Harlequin
Collection : Jade
Sortie : 1 octobre 2009
Prix : 11,50 €