Présentation de l’éditeur
Après ’Quelque part dans le monde’, Claude Michelet renoue avec ses deux héros, Sylvestre Neyrat et Terry Finnegan, et nous offre la suite de leurs aventures. Nous avions quitté Sylvestre et la belle Terry aux Etats-Unis ; nous les retrouvons en 1916, au milieu d’un monde plongé dans le chaos. Dès l’annonce de la déclaration de guerre, Sylvestre a rejoint la célèbre escadrille des Cigognes de Guynemer, berceau des pionniers de l’aviation française.
Tremblant pour l’homme qu’elle aime, Terry se consacre corps et âme au groupe de presse qu’elle dirige à Boston, jusqu’au jour où l’avion de Sylvestre est abattu dans le ciel de Lorraine… Le jeune homme survivra-t-il à ses blessures et à sa détention ? Terry, qui a tout quitté pour le sauver, réussira-t-elle à retrouver sa trace ?
Avis de Callixta
Quand ce jour viendra permet de retrouver les héros que Claude Michelet a mis en scène dans Quelque part dans le monde. Ce second tome plonge Sylvestre Neyrat et Terry Finnegan dans les difficultés de la première guerre mondiale. Le roman commence en effet en avril 1916 lorsque le jeune homme est abattu en pilotant un avion au dessus des lignes allemandes. Heureusement, un bref résumé vient au secours de ceux qui n’auraient pas lu le premier opus de la saga et la suite se lit alors fort aisément. Pourtant, beaucoup d’événements ont été balayés depuis le moment où le tout jeune Neyrat est destiné à reprendre la boutique de bottier de son père dans sa Corrèze natale. Nous connaissons l’attachement de Claude Michelet à ces terres. Le roman n’en donne qu’un bref aperçu mais Tulle et sa région sont bien présents en arrière-plan.
Incapable de rester dans ce coin de France alors que le monde le tente, Neyrat a fait son chemin, épousant toutes les nouveautés de son époque. Ainsi, il a découvert les actualités cinématographiques alors en pleine création et est devenu un pilote dans une aviation toute aussi balbutiante. Il a trouvé son égal en Terry Finnegan, cette jeune bostonienne rencontrée au Panama et qui, comme lui voyage, écume le monde, toujours prête à relever des défis. Cette femme peu conventionnelle dirige plusieurs journaux et une compagnie de cinéma. Tout aussi peu conformiste est leur vie privée. Ces deux amants profondément amoureux ont refusé de céder au mariage et se retrouvent quand cela est possible, c’est-à-dire « quelque part dans le monde ».
Mais au cours de ce roman, tout va devenir bien plus compliqué à cause de la guerre et des risques qu’elle fait prendre. L’histoire se déroule sur plus de deux ans, de 1916 à 1918 qui vont changer la destinée du monde et du couple. Claude Michelet reprend son parti-pris d’intégrer ses personnages à la réalité historique la plus rigoureuse possible. La vie privée et professionnelle de nos deux héros s’intègrent alors dans les évènements et ils y participent, lui en tant que soldat, membre de la célèbre escadrille des Cigognes qui a compté Guynemer parmi ses pilotes, elle en jouant son rôle de journaliste dans une France en guerre. Claude Michelet fait de ce point de vue un admirable travail historique en montrant la France de la première guerre mondiale et surtout l’Arrière. Pour une fois, le front est peu montré mais nous découvrons les hôpitaux où les blessés récupèrent plus ou moins, l’implication des femmes dans l’effort de guerre, les camps de prisonniers de l’autre côté des lignes. C’est passionnant et illustré par des scènes qui montrent des personnages secondaires nombreux mais tous attachants et marquants.
Terry et Sylvestre se croisent, partagent des moments ensemble au gré d’une permission, d’un voyage de l’un ou de l’autre. Tour à tour, nous suivons Terry, dans son pays natal, aux États-Unis où le cinéma explose ainsi que la presse écrite. Puis c’est Sylvestre, militaire respecté et dont les multiples talents lui permettent de remplir de nombreuses missions. Le tout est rythmé par les voyages de l’un et de l’autre de chaque côté de l’Atlantique infesté de sous-marins allemands.
C’est au final à la fois le portrait de deux personnages hors du commun qui résument à eux deux les changements technologiques ou sociologiques de ce début du vingtième siècle mais aussi un roman historique solide qui permet de mieux connaître la première guerre mondiale sous un jour peut-être moins connu, celui de ceux qui ne vont pas ou ne vont plus au combat.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 354
Editeur : Pocket
Sortie : 1 octobre 2009
Prix : 6,90 €