Les amants terribles Liz Taylor & Richard Burton – Avis –

Présentation de l’éditeur

Elizabeth et Richard furent particulièrement beaux, originaux, extraordinaires. Uniques aussi par leur gaieté, leur folie, leur amour. Parfois enfantins, souvent capricieux, leur générosité n’avait d’égale que leur démesure… jusqu’à jeter des fortunes par-dessus les palais et les yachts ! Ces deux  » monstres sacrés  » furent bel et bien les dernières stars d’une époque aujourd’hui révolue.

Amants, associés, époux, parents, partenaires mais rivaux implacables pour gagner l’honneur suprême de l’Oscar, ce couple mythique, loin de cacher son appétit de gloire, en fit une fierté. Ils éprouvèrent et repoussèrent les limites de leur amour, dans des frasques sensationnelles que les médias n’ont cessé de commenter, tel un show hollywoodien.

Pourtant, malgré les tumultes, pour ces amants terribles il était définitivement impossible d’exister l’un sans l’autre. Cette biographie touchante met en lumière la passion de deux caractères excessifs. En révélant – sans fausse pudeur mais avec humour et lucidité – l’intimité de ce couple époustouflant, Jacqueline Monsigny et Edward Meeks nous offrent un exceptionnel moment de cinéma !

Avis de Marnie

Déception… est le mot qui définie notre sentiment en terminant cette biographie qui met en parallèle la destinée des stars de l’écran et de la scène que furent Elizabeth Taylor et Richard Burton, et ce sur plusieurs points. Déjà, lorsque l’on écrit une sur la vie de personnes célèbres, il est souhaitable de se reposer sur des témoignages qui apportent de la matière au sujet. Mais ici, hormis quatre intervenants rencontrés sur le tournage de Barbe-Bleue, et qui perpétuent plus la légende que la réalité, il n’existe aucun vrai éclaircissement, aucune anecdote qui apporterait de l’épaisseur et de l’humanité aux deux stars, et surtout aucun esprit critique.

Jacqueline Monsigny tombe dans un piège grossier, celui d’être totalement sous le charme et l’emprise de ses deux personnages… elle nous donne mille exemples de leur générosité mais laisse de côté les aspects les moins reluisants que tout être possède, et n’hésite pourtant pas à donner un avis que nous ne lui demandons pas sur tel ou tel évènements, toujours au bénéfice de l’un ou de l’autre des deux acteurs. A cela s’ajoutent nombre de grosses erreurs, des incertitudes quant au déroulement de certaines péripéties, de vraies impasses, et plusieurs fois une interprétation toute personnelle de ce « qui a dû se passer »…

Ainsi, il est écrit page 97 : « le tournage de Soudain l’été dernier est lugubre. Bien qu’aux bras d’Eddie Fisher, Elizabeth n’est pas remise de la mort de Mike. Katharine Hepburn pleure chaque jour celle de Spencer Tracy. » Je rappelle que ce film est sorti en 1959 et que Spencer Tracy est décédé en 1967. L’écrivain n’a pas pris la peine d’interroger des techniciens ou des seconds rôles que ce soit pour l’un ou l’autre des deux acteurs. Il n’y a aucune source de citée… Pour meubler la chronologie des films, elle prend la peine de jeter sur le papier les résumés… qui auraient pu figurer en fin du livre dans un glossaire et qui alourdissent le propos. Nous avons l’impression d’avoir sous les yeux un texte qui semble sortir tout droit d’une extension de Wikipédia.

Le seul aspect assez intéressant de ce livre, c’est la comparaison et donc la différence entre ces deux carrières et les façons totalement différentes d’interpréter leurs rôles : l’instinct et le naturel étonnant de Elizabeth Taylor qui ne possède aucune culture mais seulement le talent très sûr de ce qui est bon ou ne l’est pas, et le travail acharné et la présence charismatique de cet acteur shakespearien extraordinairement cultivé qu’était Richard Burton… Jacqueline Monsigny s’attarde sur l’éclatante réussite au cinéma de l’une alors que l’autre n’arrive pas à percer et qu’il triomphe au théâtre, tandis qu’au fil d’une décennie, la pente va devenir glissante pour Elizabeth Taylor et que Richard Burton va enchaîner des succès au box-office.

Entre-temps, Jacqueline Monsigny et l’acteur Edward Meeks nous parle de la fête donnée pour les quarante ans de Elizabeth Taylor à laquelle ils sont conviés parmi des invités triés sur le volet. On suit l’énumération des invités, cependant on ne connaîtra pas la raison et l’origine des liens avec les deux stars. Ainsi, les auteurs sont placés à la table de la princesse Grace de Monaco (rappelez vous si vous avez au moins 45 ans l’émission plus que populaire La piste aux étoiles présentée par Jacqueline Monsigny et tout ce qu’a fait la principauté pour promouvoir le cirque…) sans que l’on comprenne si elle était liée ou non avec Liz Taylor.

A ce manque total de consistance, s’ajoute malheureusement une écriture très pauvre qui nous étonne de l’auteur de Floris, mon amour, un des plus grands succès de la romance historique du début des années 70. Elle ne cesse de nous dire que Elizabeth Taylor ne paraît pas son âge au saut du lit, et qu’elle était grimée pour interpréter la harpie déchaînée de Qui a peur de Virginia Woolf ? réalisé seulement deux années après Cléopâtre… comme pour tous les rôles qui ont suivi à partir de 1965 et que bon, elle avait quelques petits kilos de plus, mais que l’alcool n’avait pas de prise pour elle, on commence à rire. Honnêtement, la profonde transformation de l’actrice qui n’a alors que 34 ans en cinquantenaire acariâtre et violente n’a pas grand chose à voir avec les cosmétiques.

Un livre inutile et de peu d’intérêt !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 409
Editeur : Alphée
Collection : Couples mythiques
Sortie : 11 juin 2009
Prix : 21,90 €