Présentation de l’éditeur
Anna, belle plante londonienne, la trentaine au compteur, a plaqué un job en or à la City, pour réaliser son rêve : devenir architecte paysagiste. Adieu grand capital, bonjour les capucines ! Anna a la main verte et la bosse des affaires : en un tournemain, les commandes affluent et sa carrière décolle. Mais sa vie personnelle oscille entre désert sentimental et pagaille bucolique : un bébé pas vraiment programmé, un amant qui a pris la poudre d’escampette, une nounou cachottière… et un entêtant mystère qui plane sur le passé familial. Après avoir fleuri tant de jardins, il est temps pour Anna d’apprendre à cultiver le sien !
Avis de Marnie
Isabel Wolff représente un des plus beaux fleurons de ce que l’on appelle la « chick lit à l’anglaise ». Toutefois, la notion de chick lit a tellement évolué depuis cinq ans que si vous souhaitez retrouver l’atmosphère tragi plutôt comique des aventures de Brigdet Jones, vous serez au mieux déconcertés et au pire, très déçus. Alors, sans a priori, jetez-vous sur ce roman bien plus proche d’une étude de mœurs de la middle-class britannique que d’une romance rigolote et légère.
En effet, il n’y a ni humour ni personnage pittoresque dans ce récit ce qui franchement n’est pas une critique, loin de là. Il est d’ailleurs dommage que le dessin très joyeux et la quatrième de couverture au ton primesautier demeurent très éloignés de l’ambiance du livre. Tout est centré autour d’Anna, jeune femme de 32 ans qui vient de perdre sa mère et qui se remet soudain en question, professionnellement mais aussi personnellement, en se lançant sans plus réfléchir et sur un coup de tête dans ce qu’elle croit être la relation sentimentale de sa vie. Ce sont ses réflexions, son évolution, ses capacités et ses ressources pour trouver son chemin, ses rencontres sur quatre années qui nous sont peu à peu racontées avec beaucoup de pudeur, d’intensité, de douceur et d’amertume.
Isabel Wolff possède le talent de nous faire croire que Anna, c’est elle, nous ou vous… Madame tout le monde qui se débat avec les factures, les problèmes familiaux, sentimentaux, un bébé « accidentel » qui ne tombe pas du ciel au bon moment, les amis ou rencontres qui transforment notre propre vie d’une façon que nous ne pouvions pas deviner, nos erreurs en découvrant que nos proches ont des raisons de se conduire d’une façon que nous réprouvons, nos attentes qui ne sont pas celles que nous pensions avoir en débutant notre vie d’adulte, les secrets que nous croyons deviner…
Dès la première page, avec cette dernière visite dans la maison familiale qui va être vendue, nous nous laissons entraîner par ce récit doux amer à la première personne, la tristesse de l’héroïne qui doit faire son deuil de sa mère mais aussi de la vie qu’elle souhaitait mener depuis son enfance. C’est une très jolie leçon que nous offre cet auteur avec une émotion et une sensibilité très présentes tout le long du récit. A cela, s’ajoute un très solide arrière-plan et décor londonien où Isabel Wolff préfère approfondir les relations humaines complexes plutôt que de jouer avec facilité à la traditionnelle british touch.
Un vrai roman féminin plutôt qu’une romance contemporaine que nous dévorons du début jusqu’à la fin, idéal pour les vacances et nous ne nous en plaignons pas !
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 441
Editeur : Pocket
Sortie : 18 juin 2009
Prix : 6,90 €