Le magicien – Avis +

Présentation de l’éditeur

Gabriel Lécuyer est un magicien un peu particulier, personne ne se méfie de lui… Récemment libéré de prison, il reprend le cours de sa vie : observer, attirer, tuer. Pour ses victimes, il reste Le Magicien. Son public préféré : les enfants.

Un homme se méfie de lui, le commissaire Mistral. Formé à dresser le profil psychologique des tueurs en série et à les traquer, il a senti derrière ces récentes disparitions et meurtres de jeunes garçons la signature d’un même homme. Invisible, secret, insaisissable. Un magicien…

Avis d’Enora

Gabriel Lécuyer est un petit homme qui a le don de se fondre parmi les autres. Emprisonné pour le viol d’une vieille femme, il réussit à tromper le psychiatre de la prison et est libéré pour bonne conduite au bout de douze ans. Un de ses premiers achats est un jeu de cartes, car cet homme est un prestidigitateur, un manipulateur de cartes, de dès, de pièces de monnaie mais aussi un manipulateur de personnes. Les magiciens attirent toujours la sympathie des gens, ils créent l’illusion, sont plus fort que la raison et c’est ainsi que Gabriel Lécuyer attire les enfants et les piège…

Au moment de sa sortie de prison, le siège de la PJ est en plein remaniement, la direction de la Crim’ est confiée à Ludovic Mistral, qui vient de passer six mois de stage auprès des profilers du FBI. La tentative d’enlèvement d’un jeune garçon va plonger l’équipe dans l’inquiétude. Le modus operandi correspond à celui d’un tueur surnommé le Magicien, que la police n’a jamais réussi à appréhender. Ludovic Mistral va reprendre toutes les enquêtes, en essayant de définir le profil psychologique du meurtrier. Mais ses méthodes comme sa nomination ne plaisent pas à tous les membres de son équipe. Obsédés l’un par l’autre, le commissaire et le tueur vont se livrer alors à une véritable partie d’échecs en essayant d’anticiper les coups de l’adversaire.

Jean-Marc Souvira est commissaire divisionnaire dans la police judiciaire au sein de laquelle il exerce depuis vingt-cinq ans. Il nous livre ainsi un roman policier au style direct, incisif, avec beaucoup de réalisme au niveau de l’intrigue, des tracasseries administratives, des investigations et même des états d’âme de l’enquêteur. Car aucun membre de l’équipe ne peut sortir indemne d’une telle affaire, le meurtre d’enfants interpelle en tant qu’humain, en tant que père de famille et obsède encore, des années plus tard.

Ici pas de suspense pour découvrir le meurtrier, il est connu dès les premières pages. Et pourtant suspens il y a bien, prenant, glaçant. L’auteur s’invite dans la tête du tueur, hanté par ses démons, pour décoder son comportement. Il alterne les points de vue celui du commissaire, qui à force de se plonger dans la psychologie du magicien, va finir par en devenir la cible et celui du meurtrier, en proie à ses pulsions qui ne sont pas sans le terroriser quelque part. Cela donne au roman une particularité extrêmement intéressante.

Jean-Marc Souvira livre avec Le Magicien, un premier roman vraiment très réussi. Sans fioriture farfelue, il nous invite à suivre une enquête dans une réalité quotidienne qu’il égratigne gentiment : les tracasseries dues à la hiérarchie, les guerres d’avancements entre collègues et le fait que les gardiens de prison décodent mieux la dangerosité des taulards que les psychiatres…

Ne perdons pas de vue cet auteur, on tient peut-être ici un futur grand nom du roman policier français.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 477
Editeur : Pocket
Collection : Thriller
Sortie : 10 septembre 2009
Prix : 7,30 €