Auprès de toi pour toujours – Avis –

Résumé de l’éditeur

1135. Lady Abrielle de Harrington était l’une des jeunes filles les plus courtisées de la cour du roi Henri Ier. Malheureusement, sa famille a connu des revers de fortune et la voilà obligée d’épouser le sire de Marlé, un veuf fort disgracieux qui, on le chuchote, n’est peut-être pas étranger à la mort prématurée de ses deux précédentes épouses.

Qu’importe! Abrielle ne saurait se dérober à son devoir. Dans quelques jours, après la chasse à coure organisée chaque année, le mariage sera célébré. Et personne ne pourra plus la sauver… sauf peut-être ce ténébreux Ecossais, Raven Seabern, surnommé « le corbeau », qui la regarde de ses yeux brûlants de désir, comme s’il était prêt à l’enlever sur-le-champ sur son farouche destrier.

Avis de Callixta

Si vous voulez lire ce livre, essayez d’oublier que vous l’avez acheté parce qu’il est de Kathleen Woodiwiss. Il n’a rien à voir avec ce qu’elle a pu écrire il y a fort longtemps. Ce roman ultime de la longue carrière de l’auteur américain n’est qu’un pâle reflet de ceux qui ont fait son succès tout à fait mérité. Oubliez aussi Le loup et la Colombe qui se passe, comme ce livre, au Moyen-Age. Nous sommes à des années lumières de cet ouvrage qui paradoxalement paraît presque plus moderne alors qu’il est sorti en 1974.

Tout est en effet désuet et désespérément classique dans cette romance. Lady Abrielle de Harrington est contrainte au mariage avec un homme intéressé, vil et probablement auteur de meurtres. Elle n’a guère le choix alors que sa mère et son beau-père risquent d’être condamnés à la ruine après que les espoirs de richesse de ces derniers ont été abandonnés. Abrielle se soumet à son sort en fille aimante et dévouée mais remarque cependant les regards appuyés d’un fier Highlander, Raven Seabern. Tout le roman va se centrer sur la situation difficile de la jeune femme sans cesse aux prises avec des soupirants intéressés. L’intrigue est anémique, les rebondissements asthmatiques et le roman ressemble à un grand malade. Quant aux lecteurs, ils baillent en observant Raven sauver pour la cinquième fois Abrielle d’un triste sort (le même, à chaque fois…) alors que la jeune femme persiste à penser qu’il n’est intéressée que par sa dot en dépit de tout ce qu’il lui dit.

Les personnages sont très peu définis surtout Raven dont nous ne saurons quasiment rien puisque Kathleen Woodiwiss ne lui donne que très peu la parole. Comme autrefois, c’est surtout les pensées d’Abrielle que nous suivons. Raven passe beaucoup de temps à attendre qu’on attaque la jeune femme et à surgir au bon moment mais c’est à peu près tout. Quant à Abrielle, elle met beaucoup de temps avant de découvrir que le jeune homme est amoureux. Le couple de dégage aucune émotion ni aucune passion, un comble lorsqu’on connaît le talent de cet auteur avec cet élément. Le roman est d’ailleurs curieusement retenu sur ce plan. Les scènes sensuelles sont très rares, réservées à la fin du livre et particulièrement expédiées. Là aussi, Kathleen Woodiwiss avait su faire beaucoup mieux.

Les personnages secondaires ne surnagent pas davantage. De façon plus que traditionnelle, il y a des méchants, ici, ils sont trois et vont se relayer pour nuire à Abrielle et à Raven. Ils sont caricaturaux et ne présentent pas grand intérêt. De vagues intrigues secondaires à peine abordées nous permettent de découvrir les amours du père de Raven et des parents d’Abrielle mais c’est si vite fait que nous notre intérêt décroît très vite.

Enfin, le contexte passionnant choisi par l’auteur aurait mérité une bien meilleure exploitation. Nous sommes en 1135, alors que Henry Ier vient de mourir et que le royaume va tomber dans une guerre civile où le clan de la fille du roi, Mathilde et celui de son neveu, Etienne s’affrontent pour le trône. Il est parfois rappelé brièvement et prend un peu d’ampleur en fin de roman mais nous pouvons déplorer qu’il n’est pas mis davantage en avant. Les scènes obligatoires d’une romance médiévale sont bien là comme le tournoi (trop rapidement évoqué) et le siège d’une forteresse mais il manque beaucoup de souffle pour nous emporter.

Il ne reste pas grand-chose pour défendre ce livre globalement raté. Il a pour lui d’être le dernier ouvrage de cette grande dame de la romance que fut Kathleen Woodiwiss. Il est d’ailleurs dédié à ses lectrices mais il ressemble vraiment trop peu à l’un de ses ouvrages. Il faut donc le lire pour compléter sa connaissance de la bibliographie de Kathleen Woodiwiss ou comme un roman écrit par une autre, beaucoup moins douée.

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures et passions
Sortie : 1 juillet 2009
Prix : 5,90 €