Rites d’automne – Avis +

Présentation de l’éditeur

Spécialiste des espèces en voie de disparition, Dan O’Brien a œuvré à la réintroduction du faucon pèlerin dans les Rocheuses. Il fait un jour le pari fou de réapprendre la vie sauvage à Dolly, une femelle née en captivité. De la frontière canadienne au golfe du Mexique, le voyage initiatique de la migration naturelle va dessiner une amitié hors du commun entre l’homme et l’animal. Traité de fauconnerie et classique du récit de chasse, Rites d’automne est une inoubliable évocation des grands espaces, une ode à la nature et à la liberté.

Avis d’Enora

On ne peut que féliciter les éditions du Diable Vauvert pour leur excellente initiative de rééditer un des plus inoubliables livres de Dan O’Brien, non seulement dans une nouvelle et très poétique traduction de Laure Derajinski mais aussi avec les superbes couvertures d’Olivier Fontvieille. Ce livre est un petit bijou de forme et de fond tout comme l’était Les bisons du Cœur-Brisé, paru en 2007, chez le même éditeur.

Ici, Dan O’Brien, l’amoureux de la nature, des terres sauvages et des espèces en voie de disparition, nous conte son périple pour réintroduire les faucons pèlerins, ces petits oiseaux de proie d’un noir bleuté, à peine plus grands qu’un corbeau. Des plaines du nord à la Laguna Madre, nous suivons l’éducation de Dolly, jeune faucon femelle, dans son apprentissage à chasser, à connaitre ses proies et à identifier les dangers, afin de lui permettre de vivre en liberté.

A travers ce récit, c’est la découverte de la fauconnerie et de ces oiseaux prodigieux capables d’utiliser les courants d’air ascendants pour monter à près de deux mille mètres et fondre ensuite sur leur proie à plus de 380 km/h, mais c’est aussi l’occasion d’une réflexion sur l’histoire de ce pays et une méditation sur l’homme et son rapport à la nature.

Dan O’Brien partage avec les natifs américains sa vision de la nature. Pour lui, l’homme n’est pas un simple spectateur, il ne fait qu’un avec elle, physiquement et spirituellement. Ici, le chasseur n’est pas là pour surpasser sa proie d’une façon physique ou mentale mais pour en trouver l’essence et lui accorder le respect qu’elle mérite.

Les livres de Dan O’Brien, tout comme ceux de son ami Jim Harrison, réveillent toujours chez moi une nostalgie due à une sensation de perte, un peu comme les élancements d’un membre fantôme. Rites d’automne est une histoire douce-amère parce qu’on imagine mal un arrêt d’une technologie et d’une civilisation qui continue malgré ses grands discours à détruire l’habitat animal et aussi comme le souligne Dan O’Brien à cause du schisme entre l’écologie populaire et la compréhension profonde de la lutte pour la survie qui régit la planète depuis la nuit des temps ; mais il est de ces témoignages qui en mettant l’accent sur la fragilité de la nature peuvent réveiller des consciences, et chacun d’entre nous y a son rôle.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 420
Editeur : Au Diable Vauvert
Sortie : 15 mai 2009
Prix : 22 €

22 euros