Le Prince de Lexington Avenue – Avis +

Présentation de l’éditeur

Rudy était le coupable idéal. Un jeune de dix-neuf ans qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Légèrement attardé, il a avoué tout ce qu’on lui demandait. Sans ressources, sa mère n’a pu lui payer un avocat convenable. Pour le procureur ambitieux et les policiers paresseux de Bass Creek, en Floride, l’occasion était vraiment trop belle. Et depuis dix ans Rudy attend son exécution dans le couloir de la mort.

Il est innocent. Un homme va tenter de le prouver. Un homme qui a, depuis longtemps, une dette envers le père de Rudy. Et qui a enfin l’occasion de s’en acquitter…

Avis de Marnie

En lisant la quatrième de couverture et en découvrant le premier tiers du roman, même si le rythme est rapide, le style d’une efficacité implacable, et les personnages attachants, nous ne pouvons que marmonner un peu agacé : voici la énième histoire d’un condamné à mort innocent, qu’un avocat qui n’a plus foi en grand chose va soudain faire acquitter une minute avant son exécution… Or, nous sommes ici très loin de ce scénario simpliste. Par petits flash-backs, alors qu’en 1986, se dessine le malheureux destin du pauvre Rudy qui signe des aveux sans même comprendre ce qu’il fait, parallèlement, nous faisons connaissance avec deux gamins, Johnny et Mikey, unis par une amitié indestructible et s’épanouissant dans les quartiers pauvres de New York, à la fin des années 50.

La première partie s’achève ainsi… pour laisser place au présent, soit en 1996, où Nancy, jeune secrétaire d’une grande firme d’avocats de Miami – qui a surnommé Jack Tobin, son patron qui ne la regarde jamais, « le vieux grincheux » – découvre pour son plus grand malheur que l’assistante pour qui elle travaille ne sera pas présente. Or, ce matin là, l’avocat froid, taciturne qui vient quelques jours plus tôt de revendre les parts qu’il détient de son cabinet pour des millions de dollars, va montrer un tout autre visage. Une histoire riche en rebondissements va ainsi débuter.

James Sheehan montre un talent certain pour rythmer son récit, nous offrant d’une part une intrigue dramatique, même tragique aux aspects bouleversants, tout en créant à la manière de John Grisham un suspense haletant mettant en scène avec de redoutables connaissances (il est avocat lui-même) un procès… qui ne sera pas celui auquel on pensait assister au début du roman. Les péripéties sont bien amenées, le fil conducteur simple, les évènements attendus ou non, mais tout est fort bien construit, captivant notre attention de bout en bout.

Nous avons du mal à croire qu’il s’agit ici d’un premier roman, tant la maîtrise de l’intrigue est réussie. En prime, l’impression de réalisme que l’on ressent dès le départ, tient jusqu’à la fin, se mêlant à un vibrant plaidoyer contre la peine de mort. Tout en jouant avec les méandres du droit américain, l’auteur décrit avec passion la profonde transformation de Jack, qui à l’aube de ses cinquante ans, balaye trente ans de carrière, trois mariages ratés, pour devenir l’homme qu’il aurait pu être… pour recommencer sa vie, il n’est jamais trop tard ! Il s’agit d’une histoire d’amitié indéfectible, d’une rédemption, mais aussi de la renaissance d’un homme qui s’était perdu et qui soudain redevient un jeune homme idéaliste et passionné.

Le résultat est un roman comme on les adore, des personnages attachants et nuancés, une histoire que l’on ne peut s’arrêter de lire, un procès aux accents théâtraux comme dans toute bonne série américaine, émotion et engagement avec en prime, une jolie histoire d’amour pleine de tendresse ! Il nous tarde de retrouver l’avocat Jack Tobin dans sa seconde aventure, parue chez Belfond en 2008, La loi de la seconde chance, un titre qui franchement ne nous étonne pas plus que ça…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 563
Editeur : Pocket
Sortie : 16 avril 2009
Prix : 8,10 €