La camionnette blanche – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Elle en rêvait depuis des mois. Avec la rentrée en 6e, ça y est : Clémentine rentre seule du collège. Mais un lundi, vers dix-sept heures, elle croise dans une rue tranquille une camionnette blanche garée le long du trottoir. A l’intérieur, un homme l’appelle et lui montre quelque chose qu’elle n’oubliera jamais. Clémentine ne comprend pas ce qui lui arrive, elle s’enfuit, elle rentre chez elle et s’effondre en larmes. Lorsque ses parents rentrent, elle ne leur dit rien.

Lorsqu’elle retourne au collège le lendemain, elle ne dit rien à ses copines. A partir de ce jour-là, Clémentine va vivre avec son secret, dans la peur de croiser à nouveau l’homme dans la camionnette blanche. Avec La camionnette blanche, Sophie Knapp aborde simplement un problème souvent associé à une rupture de parole. Qui trouve, dans ce roman très abordable, un exutoire à la fois éducatif, drôle et attachant.

Avis de Valérie

L’initiative est salutaire. On a beau le répéter, il y a encore de trop nombreux adultes qui « n’entendent » pas les signes de détresse de leurs enfants ou élèves, laissés seuls face à l’agression sexuelle. Ici, il s’agit d’une gamine qui répond à l’appel d’un homme dans une camionnette, qu’elle découvre en train de faire des mouvements répétitifs avec son sexe. Pratique qu’elle ignore totalement.

L’adulte face à ce traumatisme a tendance à minimiser le choc. Pourtant, il s’agit d’une véritable agression, qui dénude l’enfant de protection car en l’absence d’actes tangibles, il ne peut la matérialiser pour l’évacuer. Le récit prend le parti de raconter ce que ressent Clémentine à l’aide d’une narration à la première personne, le souci c’est que l’auteur ne possède pas l’empathie nécessaire pour faire vivre devant nous l’enfant. On reste donc un peu en dehors.

L’idée de départ est d’aider l’enfant à briser le silence, car face à quelque chose qu’il ne connaît pas, il stigmatise l’événement, le grossissant, le dramatisant. Pourtant, le livret est sûrement plus recommandé à l’adulte, car lui seul pourra alléger le poids de cette angoisse. Le parent sera avisé de poursuivre sa lecture par d’autres témoignages pour prendre la mesure exacte du problème qu’est la pédophilie ou l’inceste.

Un petit ouvrage qui se découvre facilement, mais qui aurait mérité d’étoffer son propos d’un peu plus de sentiments, sans pour autant tomber dans le pathos ou le voyeurisme Cela l’aurait rendu bien plus marquant.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 108
Editeur : Petit à Petit
Collection : Lignes de vie
Sortie : 8 janvier 2009
Prix : 7,50 €