Résumé de l’éditeur
Avis de Callixta
Les performances récentes de Linda Howard , notamment sa médiocre contribution à la trilogie des Raintree, n’encourageaient guère à se précipiter sur son dernier ouvrage paru déjà en 2008, Death angel. Il va sortir bientôt en format de poche et si vous avez hésité à vous le procurer, vous pouvez vous précipiter dessus. Linda Howard is back !
Tout est intéressant dans ce romantic suspense où les défauts récurrents de Linda Howard sont gommés et où elle innove considérablement. Elle ne se répète pas et surtout pousse les limites du genre ce qui est la marque des grandes auteurs.
Andrea Rousseau est une héroïne comme on en voit très peu dans la romance. Tout d’abord, elle a changé son peu élégant nom de naissance, Andie Butts (ce qui désigne en anglais de façon très familière le derrière d’une personne !) et a fui son Midwest natal et ce qui lui reste de famille pour la grande ville. A New York, elle est devenue la maîtresse d’un seigneur de la drogue, Rafael Salinas. Pour cela, elle a terminé sa transformation en bimbo. Elle est blonde, passe son temps à regarder les chaines de télé-achat et à dilapider l’argent bien mal gagné de son amant. Jouer à l’idiote est devenue une seconde nature. Drea y trouve son compte et a assez souffert de son passé pour voir les avantages de sa situation. Jusqu’à à un certain jour et une certaine rencontre où elle se rend compte que fréquenter des hommes dangereux et avec une morale plus que contestable peut être très problématique.
Cette rencontre ouvre le roman et c’est une des meilleures scènes d’entrée écrites par Linda Howard et par conséquent par beaucoup d’auteurs ! C’est un véritable coup de tonnerre pour ouvrir un récit qui ne vous relâchera jamais. C’est tendu, terriblement noir et diaboliquement pensé.
Pour les amateurs des romans de la veine amusante de Linda Howard, il vaut mieux éviter celui-là où l’ironie domine et où il n’y a rien de bien drôle. La situation est au contraire très sombre et même dramatique. Que ce soit le passé de Drea qui se dévoile peu à peu ou une autre scène choc du roman, il faut s’attendre à ouvrir très grand les yeux et avoir le cœur bien accroché. Mais rien n’est gratuit ni facile. Tout est au contraire justifié et apporte sa pierre à l’édifice de l’histoire.
De celle-ci, il faut dire le minimum. Tout démarre dans la scène d’entrée qu’il ne vaut mieux pas révéler mais elle va pousser Drea à changer radicalement de vie la précipitant dans une sorte de fuite éperdue dans laquelle elle n’a pas toujours la main.
Peut-être vous étonnez-vous du manque d’information sur le héros ? C’est sans doute une autre des très bonne idées de Linda Howard. Il reste longtemps dans une sorte d’ombre, comme absent mais tellement présent, souvenir brûlant dans la tête de Drea. Son nom complet n’est révélé qu’à la toute fin du roman et lui aussi n’a rien de conventionnel. Nous sommes très loin du chevalier blanc et sans reproche ou encore d’un ange et pourtant…
Linda Howard a écrit une intrigue serrée, parfaitement cohérente qui alterne entre action et réflexion pour comprendre l’action. La construction est excellente et tourne autour du sort de Drea et de Rafaël Salinas. Mais c’est aussi l’évolution passionnante de deux êtres qui sont à un tournant de leur vie et qu’un évènement majeur va faire complètement basculer. C’est vrai pour Drea, formidablement émouvante et forte qui avait trouvé une solution à ses problèmes en oubliant ses désirs et son moi profond. Mais c’est tout aussi réel pour le héros qui va être entrainé dans cette véritable catharsis.
Linda Howard réussit au-delà de tout ce que nous pouvions souhaiter. L’intrigue est originale, les personnages formidablement attachants et subtils. Pas une fausse note ne vient troubler ce tableau, pas même un final doux-amer en parfaite adéquation avec l’atmosphère du roman. Elle innove aussi par rapport à ce qu’elle a fait jusqu’à maintenant en conservant ce qui fait sa marque et que nous retrouvons toujours avec plaisir. La meilleure nouvelle serait maintenant que le prochain Linda Howard qui sort dans quelques mois soit aussi bon et que bien-sûr les éditeurs français s’intéressent à Death Angel.
Fiche Technique
Forme : poche
Pages : 384
Editeur : Ballantine Books
Sortie : avril 2009
Langue : anglais
Prix : 6,05 €