Le lien maudit – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Un escort-boy victime d’un meurtre sulfureux. Une danseuse de revue violée et assassinée. Deux corps découverts à une semaine d’intervalle. Deux crimes manifestement commis par des tueurs distincts, mais étrangement reliés par une mise en scène troublante. Car les victimes ont toutes deux été retrouvées tatouées d’un coeur sur la poitrine…

Pour Sophie Anderson, profileuse au FBI, comme pour son ami, l’inspecteur Darren Carter, aucun doute possible : il existe un lien entre ces homicides. Et les tueurs ne s’arrêteront pas là. En effet, ce n’est pas seulement son expérience d’agent du FBI qui conduit Sophie à cette conclusion. Ce sont aussi des visions – des visions atroces remontant à un drame de son enfance, qui la font entrer tour à tour dans la peau du tueur et dans celle de leurs proies. Un don maléfique qu’il lui faut accepter car lui seul peut la conduire sur la piste du coupable.

Avis de Marnie

Nous avons pu apprécié le très bon Ecorcheur du même auteur qui mettait pour la première fois en scène, la profileuse « médium » australienne Sophie Anderson. La revoici, quelques semaines après avoir failli être tuée par le redoutable serial killer. Même si elle dissimule à ses collègues, ses supérieurs, ou encore au psychiatre du FBI son traumatisme (et son don), et que son petit ami a rompu avec elle, notre héroïne survit. Sophie décide de prendre enfin la semaine de vacances dont elle a besoin, et choisit de passer ces journées de tourisme à Tucson, chez un policier Darren, dont nous avons fait connaissance dans le précédent roman et le seul à savoir qu’elle a des visions. Mais, un meurtre va happer leur attention leur faisant oublier à tous deux qu’ils ne sont sensés ne pas travailler…

Attention, il ne s’agit en aucun cas d’un romantic suspense, même si Darren et Sophie sont « un peu » attirés l’un par l’autre. Toute l’attention est focalisée sur la façon dont la police va peu à peu s’orienter vers la vérité. Ce qui ne fonctionne pas ici, c’est que nous, lecteurs, nous avons connaissance dès la première page du déroulement des faits. Il n’y a donc plus aucune surprise. Au bout de deux tiers du roman, un seul rebondissement inattendu retiendra notre attention, mais le coup de théâtre final est tellement téléguidé et attendu que nous ne sourcillons pas une seconde… Nous suivons donc pas à pas la police et le FBI qui tâtonnent beaucoup, et la flopée de détails deviennent inutiles, fastidieux. Certaines précisions géographiques sont mêmes erronées et manquent visiblement d’une bonne recherche préalable…

L’histoire est assez bien conçue et se laisse lire même si P.D. Martin utilise encore et encore le thème banal du serial killer. Le personnage ambivalent de Sophie Anderson est toujours aussi sympathique. Elle refuse ses visions trop impressionnantes pour elle, et se cache derrière les méthodes scientifiques et réglementaires pour enquêter. Le problème, c’est qu’en fait, elle livre peu de pensées, hormis l’empathie ressentie pour les victimes. P.D. Martin décrit les actions et les réactions de ses collègues, mais jamais elle n’éprouve le besoin de se pencher sur la psychologie des personnages. C’est un parti-pris qui privilégie le déroulement de l’histoire, ses péripéties, et son rythme. On peut toutefois regretter une bonne étude de caractères qui aurait rendu les héros et autres protagonistes attachants.

En refermant ce roman, nous restons un peu perplexes au regard des intentions voulues de P.D. Martin. Si elle a seulement voulu écrire un thriller, celui-ci, un peu besogneux, se lit mais sans enthousiasme particulier. Nous attendons la traduction de Fan mail, la troisième enquête de Sophie Anderson, pour en savoir un peu plus !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 533
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 mai 2009
Prix : 6,80 €