Si près du gouffre – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Jeune veuve, Cate Nightingale s’est installée avec ses deux petits garçons à Trail Stop, minuscule bourgade isolée des montagnes de l’Idaho. Elle dirige désormais une maison d’hôtes réputée ; mais cette existence tranquille va être bouleversée du jour au lendemain par la disparition d’un client, M. Layton. Peu après, Cate est agressée par des inconnus qui veulent récupérer la valise de Layton.

Sauvée par Calvin Harris, l’ouvrier qui l’aide à entretenir la pension – et qui sait étonnamment bien manier un fusil -, Cate comprend qu’elle s’est empêtrée dans une sale histoire… qui tourne au cauchemar quand le paisible hameau coupé du monde se retrouve assiégé par une armée de mafieux !

Avis de Marnie

Le sentiment qui prédomine en refermant ce roman… la déception, une fois encore. Pourtant cette histoire promettait beaucoup. Linda Howard est un des plus grands auteurs de romantic suspense et son récit est bourré d’idées. Tout était présent ici pour créer une de ses meilleures oeuvres : un couple intéressant, des personnages pittoresques, un décor somptueux, une intrigue originale (la prise en otage d’un village perdu des montagnes) et des méchants assez différents avec une vraie personnalité.

Alors pourquoi cela ne fonctionne t-il pas ? La réponse est simple, la construction n’est pas équilibrée et aucune idée n’aboutit ce qui accentue l’effet « soufflé qui retombe » plusieurs fois dans le roman… Cela devient franchement agaçant jusqu’au moment où l’on perd de plus en plus d’intérêt pour finalement hausser les épaules avec indifférence. Quel dommage ! Tout d’abord, l’auteur s’étend, s’étend jusqu’à plus soif sur la vie quotidienne de Cate en prise avec les difficultés liées à la bonne tenue de son auberge et ses pensées plus ou moins didactiques sur sa façon d’envisager l’éducation de ses jumeaux. Bien entendu, comme il s’agit de Linda Howard, nous nous accrochons. En effet, elle possède l’art et la manière de nous faire sourire avec ses personnages attachants.

Dans ce paysage, Cal Curtis, l’homme à tout faire, rougissant et bégayant qui vient réparer les petits problèmes de plomberie de la maison d’hôtes, ne constitue qu’une image de plus, et ne se distingue en rien des autres habitants du village. Là, c’est franchement une excellente idée de transformer un silencieux et effacé homme moyen en Rambo assoiffé de sang… Mais là encore, Linda Howard avec maladresse, accélère soudain le rythme et cette métamorphose trop rapide perd de sa crédibilité. Cate qui ne le regardait pas… tombe littéralement dans ses bras dès qu’il montre ses muscles !

Nous devinons que la varappe va jouer un grand rôle dans la progression de l’intrigue, cependant lorsque arrive le moment tant attendu, nous nous ennuyons ferme. Cela ne sert même pas à grand chose n’ayant aucune influence sur la montée de la tension ou sur les suites du suspense. Les méchants nous offrent plusieurs pistes d’évolution, mais qui n’auront aucune suite… Quant aux habitants du petit village, ils viennent chacun faire un petit numéro mais disparaissent aussi vite. Seul, le couple secondaire s’en sort avec les honneurs. Toutefois, nous aurions aimé connaître un minimum de leur passé pour apporter de la profondeur aux liens naissants entre eux.

Vous l’aurez donc compris, le talent de Linda Howard sauve tout de même ce romantic suspense du rejet pur et simple. Nous nous surprenons à suivre les petites péripéties… Cependant avec son point de départ qui s’étire en longueur, jusqu’à l’évolution de l’intrigue qui va mille fois trop vite, nous arrivons cahin-caha à la résolution que nous espérions au moins flamboyante mais que Linda Howard ne prendra même pas la peine de nous présenter (on nous la raconte seulement en trois lignes au point que j’ai relu la page précédente croyant avoir laissé échapper quelque chose).

Nous pestons plus ou moins contre un écrivain qui a tout pour nous tenir en haleine de bout en bout et qui depuis plusieurs livres se laisse aller à une paresse de l’esprit et d’écriture inexplicables. Les idées ne suffisent pas, après il faut écrire et c’est ce style endormi qui gâche tout… Espérons que le prochain roman de Linda Howard échappera à ce défaut rédhibitoire qui prend malheureusement de plus en plus d’ampleur !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 317
Editeur : J’ai Lu
Sortie : 8 septembre 2008
Prix : 6,70 €