La fugitive des Highlands – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Angleterre, Ecosse et Irlande, 1563.
Megan, la benjamine des sœurs MacAlpin, est nommée chef de clan après le mariage de ses aînées. Dotée d’une force d’âme et d’une intrépidité qui contrastent avec son visage d’ange, elle prend très à cœur ses nouvelles fonctions et se forge vite une réputation de guerrière. Pourtant, un jour où elle chasse dans la forêt, la jeune Ecossaise est surprise par une attaque anglaise. Elle se croit perdue quand surgissent Kieran et Colin O’ Mara, deux frères irlandais tout juste évadés de prison. Ils sauvent Megan, mais, dans la mêlée générale, celle-ci reçoit un coup sur la tête et devient amnésique…

Avis de Domino

Tout comme à la télévision où il est parfois difficile de terminer une série, il peut être ardu de conclure un cycle romanesque, surtout quand tout a été dit brillamment dans le premier opus. C’est, hélas, l’écueil sur lequel vient buter Ruth Langan dans le troisième volet de la saga consacrée aux sœurs MacAlpin.

Alors que le premier de la série, Le barbare des Highlands, avait charmé par sa fougue et son entrain, l’intérêt avait nettement faibli dans le second ((La rebelle des Highlands). Dans ce troisième volet, La fugitive des Highlands, l’ennui pointe le bout de son nez et on a du mal à se passionner pour cette intrigue convenue.

Après avoir vu ses deux sœurs trouver l’amour et abandonner la direction du clan, il revient à Megan, la benjamine de prendre la relève. C’est une toute jeune femme, plus versée dans l’art des armes que dans les activités féminines. C’est aussi une tête brûlée qui ne réfléchit guère et ses aventures seront la conséquence de son manque de recul. C’est ainsi que Megan croise la route de deux frères irlandais, fraîchement évadés d’une prison londonienne qui cherchent à rentrer chez eux, en Irlande.

Le roman est le récit des péripéties qui rythment d’abord la fuite vers l’Irlande puis le retour au bercail des évadés qui entraînent avec eux une Megan devenue amnésique. A défaut d’une intrigue patiemment construite, le roman apparaît comme un catalogue de situations qui n’ont d’autre fonction que de mettre en valeur les héros et souligner le caractère odieux de leurs adversaires.

Malheureusement, combats, cavalcades, joutes verbales ne suffisent pas pour construire un roman passionnant ; la succession des péripéties peine à cacher l’absence d’intrigue mais par-dessous souligne cruellement incohérences et invraisemblances du récit. Si Le barbare des Highlands évoquait irrésistiblement Errol Flynn et les mythiques films de cape et d’épée, en revanche La fugitive des Highlands fait plutôt penser à une mauvaise série B…

Et pour ajouter une couche supplémentaire à la déception qui envahit le lecteur, on peut s’interroger sur le sens profond à donner à ce cycle. Alors que dans le premier roman, Ruth Langan décrivait trois jeunes femmes farouchement attachées à leur clan et aux responsabilités qui leur incombaient en tant que filles de chef, les trois romans se terminent sur une apologie du mariage présentant celui-ci comme but ultime de toute femme. Hors du mariage et de la maternité, point de salut ! Ce n’est pas en dirigeant un clan que les sœurs MacAlpin se réaliseront mais en devenant des épouses aimantes et soumises à leurs époux, en renonçant à tout ce pour quoi elles se sont battues au long des trois romans. En fermant le troisième roman qui se conclut comme les deux premiers, on ne peut s’empêcher de penser « tout ça pour ça ? ».

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 342
Editeur : Harlequin
Collection : Les historiques
Sortie : 1 février 2009
Prix : 5,95 €