Réponds, si tu m’entends – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le  » Meilleur Boulot du Monde  » à New York pour une marque de cosmétiques ultra-branchées, une garde robe de rêve, une meilleure amie très fashion, une famille irlandaise gentiment foldingue et Aidan, un parfait petit mari, à la fois adorable et sexy : de l’avis de tous, Anna Wash est une sacrée veinarde. Jusqu’à ce terrible accident qui la ramène tout droit à Dublin, sur le canapé de se parents, entre plâtre, cicatrices, médicaments, séries télé et zizanie familiale.

Mais Anna est bien décidée à retrouver sa trépidante vie-new-yorkaise et son homme au plus vite. Aidan qui, depuis l’accident, n’a plus donné signe de vie… Anna est prête à tout pour le retrouver, quitte à mettre la Grosse Pomme sens dessus dessous !

Avis de Marnie

A la moitié du livre, j’étais prête à mettre un avis négatif ; en refermant le roman, mon avis était plus mitigé mais franchement pas positif… alors que s’est-il passé en deux jours pour que mon avis prenne un virage aussi radical ? Et bien, la réflexion… et l’impression de plus en plus « touchante » laissée longtemps après avoir lu les derniers mots ! En premier lieu, il faut préciser que ce récit constitue le quatrième (et pour le moment dernier) volume de la série irlandaise Family Walsh, un couple avec cinq filles… toutes plus « extrêmes » les unes que les autres. Les éditions Belfond et Pocket ont publié les précédentes histoires, et il est tout de même souhaitable de les lire dans l’ordre. En effet, chaque aventure est vue à travers les yeux d’une des soeurs, et la perception des personnages et des évènements est très différente suivant l’héroïne choisie.

Comme je n’ai pas fait ce que je préconise, j’ai pris ce roman sans aucune arrière-pensée en croyant – suivant la quatrième de couverture – avoir entre les mains une chick lit déjantée américaine, avec superficialité d’usage, citations de noms de marque à la manière d’une rafale de mitraillette, et personnages irlandais pittoresques comme cadeau de bienvenue. Or, il n’en est rien… Ou plutôt, le point de départ semble s’apparenter à ces lieux communs, mais l’auteur coupe presque immédiatement les effets humoristiques, en décrivant dès les premières pages une héroïne blessée et défigurée qui agit comme un robot sans âme tout en étudiant avec acuité ceux qui l’entourent de leurs attentions et d’une présence continue. Son but ? Quitter le nid familial irlandais pour retourner à sa vie new-yorkaise… et retrouver son mari Aidan qui est bien quelque part, non ? Nous comprenons immédiatement la source du fantasme dans lequel Anna se complait, et le déni qui suivra pendant près de 190 pages ! Peut-être est-ce un passage un peu trop long, cependant, Marian Keyes prend finement le temps d’évoquer le récent et heureux passé de notre héroïne, ses soeurs, ses parents, ses amis, son métier et ses collègues… et tout cela enrichit les caractères et apporte la profondeur nécessaire à un bon roman, qui comprend 526 pages tout de même, excusez du peu ! Soudain, deuxième changement de ton : le récit, va alors prendre un autre tournant.

En fait, toutes les phases du deuil se succèdent sur une période d’un an… il s’agit d’une chronique dramatique, d’un mélo où l’auteur frôle certaines fois le pathos sans heureusement tomber dedans. Quelques personnages déjantés viennent éclairer de lueurs d’humour un récit qui n’a plus rien à voir avec de la chick lit. Que dire des réactions consternantes de collègues et de patrons à l’arrivée d’Anna, défigurée et qui avait la mauvaise idée de travailler dans la promotion d’une marque emblématique de cosmétiques ? Des non-dits et des regards gênés des amis que l’héroïne se doit de soutenir ? De cette jeune femme si perdue qu’elle se précipite sur le premier médium venu pour parler à son mari ? Il n’y a franchement rien mais alors rien d’amusant dans tout cela, seulement de l’émotion à fleur de peau, beaucoup de sensibilité de la part d’un auteur qui semble avoir bien travaillé son sujet. Tout sonne juste… de la pire attitude d’Anna, son déni, sa révolte, ses pleurs, ses colères irréfléchies ou non, son mal être… sa transformation irréversible qui la fera évoluer et finalement renaître, elle qui continuait son existence plus par habitude que par envie et qui trouve un nouveau sens à sa vie.

Prenons juste conscience que nous sommes aux antipodes d’une chick lit follement drôle, où une héroïne court après l’amour. Si vous balayez ces idées soigneusement (et bêtement) entretenues par une quatrième de couverture et la couleur rose de l’illustration, vous aurez le plaisir de découvrir une belle histoire qui vous touchera en plein coeur !

Fiche Technique

Forum : broché
Pages : 525
Editeur : Pocket
Sortie : 8 janvier 2009
Prix : 7,30 €