L’accusé – Avis –

Présentation de l’éditeur

Ce matin de décembre 1982, la jeune Debbie Carter gît, étranglée et violée, au pied de son lit défait. La nouvelle pétrifie la petite ville d’Aria, perdue au cœur de l’Oklahoma. Bientôt la fièvre s’empare des services de police, jusqu’au délire. Comment expliquer que Gientore, dernière personne à avoir vu la victime vivante, n’ait pas été soupçonné ? Pire: comment accorder du crédit à sa seule version des faits

Un innocent, Ron Willianson, va pâtir de ces grossières erreurs. Certes, son profil ne plaide pas en sa faveur : ancienne gloire locale du base-ball, alcoolique, dragueur invétéré et dépressif chronique, il fait un coupable idéal. Mais les charges sont minces. Faux témoignages, interrogatoires musclés, acharnement : le calvaire de Williamson durera douze ans avant qu’il ne soit arraché de justesse au couloir de la mort…

Avis de Marnie

Lorsque l’on a été passionné par Le client, Le maître du jeu, L’idéaliste ou encore La firme, on se rue sur ce nouveau thriller de John Grisham… mais voilà, il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un long… long…. long procès-verbal. Il aurait été souhaitable que l’éditeur nous précise qu’il s’agit d’un récit réel et non pas « fondé sur un fait réel » ce qui ne signifie pas la même chose. Dans sa postface, l’auteur nous précise qu’il aurait pu écrire cinq mille pages, et malheureusement, c’est l’impression que cela donne !

John Grisham a recueilli de nombreux témoignages pendant dix-huit mois pour retracer le long calvaire d’un homme accusé à tort de meurtre, qui ira même dans le couloir de la mort avant d’être relâché. Le récit est extrêmement clinique retraçant cette erreur judiciaire, l’auteur soulignant l’incompétence des uns, la bêtise des autres, la mauvaise foi et l’entêtement d’un procureur, les pièges ambigus d’une législation dont les rouages aveugles broient tout sur leurs passages. John Grisham se lance alors dans un plaidoyer qui malheureusement n’est ni brillant, ni vibrant, contre la peine de mort.

Visiblement, le choix de l’auteur est de rester au plus près des faits. L’inconvénient est que le récit n’a rien de passionné, rien de vraiment engagé… Ou se trouve le talent de John Grisham ? Nous restons aussi distancié que lui. Que dire de la lente, très lente enfance de Ron Williamson, où l’on nous explique toutes les dates qui ont marqué sa vie, et aussi celles qui nous importent peu. Toutes ses beuveries, ses compagnons de virées nous sont décrits et nous nous ennuyons mortellement… Quelques lignes suffisaient pour nous faire comprendre son caractère et la cause des dérives constatées. A certains moments, nous avons l’impression d’entendre un récit de Pierre Bellemare : « Automne 70, printemps 71, combien de coups et les distances réussies par le jeune athlète lors de ses matchs de baseball… » et ce pendant des pages et des pages.

Peu à peu, sans suspense, seulement horrifiés par une telle énorme injustice, nous lisons honteusement pressés d’en connaître la fin ce constat d’erreur judiciaire et ses dommages collatéraux. Quelle déception ! Nous ne ressentons pas d’indignation, le style lénifiant nous endort… Il faut espérer que ce n’est qu’un faux pas dans la carrière de cet écrivain, en tout cas, cet essai est à oublier très vite !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 429
Editeur : Pocket
Collection : Pocket thriller
Sortie : 15 janvier 2009
Prix : 7,70 €