Un printemps en Virginie – Avis +

Présentation

Depuis la mort tragique de sa femme, Lester Bohannon s’est replié sur sa douleur, laissant à l’abandon le splendide domaine de Whitefield, une ancienne plantation de coton sur laquelle se dresse l’une de ces somptueuses demeures qui font l’orgueil des habitants de Virginie. Une maison qui ne résonne plus comme autrefois des rires et des jeux de ses enfants. Car si Belinda, la fille de Lester, affronte courageusement l’absence maternelle, Blue, son petit garçon, s’est depuis la tragédie muré dans le silence et n’a plus prononcé un seul mot, ajoutant encore au poids écrasant du chagrin de leur père.

Lester, quant à lui, ne vit plus que pour ses chevaux, et c’est le coeur brisé qu’il s’apprête à se séparer du joyau de ses écuries, un pur sang irlandais auquel Blue est très attaché mais qui refuse tout dressage. En désespoir de cause, Lester, pour retrouver le chemin du coeur de son enfant, part pour Wreck Island où vit Eliza Flyte, une jeune femme qui vit seule sur cette île isolée, au large des côtes de Virginie, et qui, prétend la rumeur, possède le don exceptionnel de parler aux chevaux…

Avis de Marnie

Paru en juin 2006, la collection Jade réédite ce mois-ci cette charmante et touchante romance historique. L’action se passe en 1854 en Virginie avec en toile de fond, la fuite des esclaves vers le nord du continent, et la fin des grands planteurs sudistes, société sclérosée… En fait, l’époque est figée, nous ne parlons pas encore de Guerre de sécession, mais ce sont les dernières grandes heures d’une certaine idées de la haute société, ses codes vestimentaires, ses règles concernant ce qui se fait ou ne se fait pas, et la vision d’une grande dame du Sud.

Le roman est scindé en deux grandes parties, la première où les deux héros coincés sur une petite île de la côte, s’occupent d’un cheval devenu fou, avec la vision rafraîchissante des bienfaits du retour à la nature, Eliza étant une jeune fille éduquée par un père original qui l’a laissé développer toutes ses qualités sans entrave. La seconde moitié du livre se passe dans la plantation ruinée de Lester qui cache les secrets liés à la mort de l’épouse du planteur.

Même si l’histoire n’est pas d’une profondeur inoubliable, ce récit se laisse lire sans aucun ennui avec un certain intérêt. Le rythme est soutenu nous permettant de nous arrêter à l’introspection de chacun des deux héros qui veut poursuivre ses rêves malgré les sentiments qu’il ou elle porte à l’autre. Susan Wiggs apprécie de s’attarder (sans beaucoup de nuances) sur les défauts d’une société qui va bientôt s’effondrer. Notre témoin « innocent » est Eliza, jeune fille qui malgré sa force de caractère est fortement secouée par les divers affrontements qu’elle se sent obligée de supporter, causés par des gens qui la méprisent à cause de son apparence et par jalousie.

Si pendant une bonne moitié du roman, seuls les deux héros déambulent sous nos yeux, tombant peu à peu amoureux l’un de l’autre, les personnages secondaires se révèlent importants et intéressants même s’ils leur manque des nuances. En tête d’affiche, les deux enfants de Lester sont adorables, ainsi que Noah, leur cousin… En fait, nous aurions apprécié des scènes supplémentaires, cependant il est clair que Susan Wiggs a préféré privilégier la relation sentimentale entre Eliza et Lester, un choix comme un autre. Au final, nous obtenons une jolie histoire historique, à la croisée des chemins, juste avant l’effondrement d’une époque qui ici ne sera jamais regrettée…

Agréable mais sans plus !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 410
Editeur : Harlequin

Collection : Jade
Sortie : 1 février 2009
Prix : 11,50 €