Résumé de l’éditeur
Once upon a time, four superstar storytellers – New York Times bestselling authors Stephanie Laurens and Mary Balogh, along with Jacquie D’Alessandro and Candice Hern – came up with a delicious idea. What if they each wrote a story about a proper young lady stranded at a remote inn away from society’s constraints ? What would happen ? And how long would it take for her to give in to desire ?
In these four amazing tales, four heroines will come face-to-face with the men who got away . . . only to discover that, instead of anger, there is still a passionate connection that cannot be denied. And while each of their lives is quite different, and their pasts utterly unique, they will all make a common discovery – that one night can change everything . . . forever.
Avis de Callixta
Voici une anthologie qui mérite le détour, née d’une plaisanterie entre auteurs en tournée de signatures. Mary Balogh, Jacquie d’Alessandro et Candice Hern se sont demandées ce que donnerait un recueil de nouvelles écrites autour du même argument. Voilà une notion que nous connaissons bien sur Blue-moon avec la concourette et qui a, donc, servi de bases à ces quatre nouvelles, Stephanie Laurens ayant rejoint les trois premières. Les contraintes étaient nombreuses, puisqu’il fallait imaginer les retrouvailles accidentelles d’un homme et d’une femme, après dix sans se voir, dans une auberge isolée. Chaque auteur a choisi sa saison et cela donne une recueil d’une grande qualité avec notamment deux superbes écrits qui méritent largement le détour.
C’est Stephanie Laurens qui ouvre le bal avec une nouvelle hivernale, The fall of Rogue Gerrard. Tous les ingrédients qui composent l’oeuvre de cet auteur sont présents dans ce texte fait pour réchauffer dans les frimas de l’hiver ! Lydia Makepeace et Robert Gerrard sont des amis d’enfance qui sont tombés amoureux sans jamais se l’avouer des années auparavant. Puis la vie les a séparés et Lydia est restée vieille fille, chez ses parents, tandis que Robert menait une vie dissolue à la ville.
Des années ont passé et ils se retrouvent alors que Lydia s’apprêtent à entrer dans la maison d’un débauché pour retrouver une lettre bêtement écrite par sa soeur à son amoureux et tout aussi bêtement perdue par celui-ci. Ce n’est pas une entrée en matière très prometteuse mais Stephanie Laurens bifurque rapidement dans ce qu’elle fait de mieux : mettre le feu entre ses héros ! La nouvelle devient une exploration sensuelle entre nos deux amis qui n’attendaient que cela et cette nouvelle tient toutes ses promesses et est très réussie dans ce style. Elle manque certes de profondeur, mais cela permet de garder toute son émotion pour la nouvelle suivante écrite par Mary Balogh.
Spellbound se déroule au printemps dans la campagne anglaise et est un de ses délicieux textes, ciselés et touchants écrits par Mary Balogh. Nora Ryder et Richard Kemp vont se retrouver coincés à la suite d’un accident de voitures (à cheval !) raconté de façon plutôt amusante d’ailleurs.
Richard a embouti la voiture de poste dans laquelle devait monter Nora et les deux véhicules trop endommagés doivent être réparés. Nora a la surprise de retrouver Richard son mari d’une journée dont elle ne sait plus très bien si c’est son époux ou pas. Que dire sinon que c’est une petite merveille délicate où chaque geste, chaque moment de la journée et de la nuit que passent Richard et Nora est une douce reprise des sentiments qui les avaient conduit l’un vers l’autre dix ans auparavant ? La fête qui anime le village en ce premier mai est une très bonne idée pour le contexte de cette histoire et la nouvelle vous emmène du début jusqu’à la fin.
On en oublie que ce qui a séparé le couple est un vilain complot de l’entourage des jeunes gens, ressort usé de la romance mais qui reprend un peu de jeunesse ici.
Avec Jacquie D’Alessandro, on retrouve une histoire qui engage peut-être moins les sentiments même si le passé des deux protagonistes a été très douloureux également. Only you est une histoire très romantique – mais assez improbable – entre une jeune veuve, Cassandra Heywood, qui retourne dans la maison de ses parents en Cornouailles après un mariage désastreux.
Elle s’arrête volontairement dans l’auberge de son ami d’enfance, Ethan Baxter, le fil du palefrenier en chef des écuries de son père. Très attachés l’un à l’autre, les deux jeunes gens ont été séparés par les conventions et les règles qui veulent qu’un homme de basse extraction n’approche pas une jeune noble. Mais le temps a passé et les sentiments n’ont pas disparu. Jacquie d’Alessandro leur permet de dire tout ce qui ’na pas été dit et de découvrir tout ce qu’il y a entre eux. C’est beau, sensuel et on a envie d’y croire.
La meilleure surprise a sans doute été la dernière nouvelle, From this moment on de Candice Hern. Cet auteur discret a repris un personnage de sa dernière série historique écrite autour de jeunes veuves qui ont pris un amant. Wilhelmina, duchesse de Hertford était la leader de ce petit groupe et sans aucun doute la plus expérimentée puisqu’elle a été une courtisane. Elle retrouve par hasard lors d’une tempête d’automne, son amour de jeunesse, Sam Pellow, dans une auberge où ils ont tous deux trouvé refuge.
La nouvelle est proche du modèle de celle de Jacquie d’Alessandro mais la spécificité des deux héros va donner une tournure toute particulière et très émouvante à cette belle histoire. Willie et Sam ont passé l’âge des émois puérils. Ils ont plus de quarante ans tous les deux et une dure vie derrière eux qui leur a permis de devenir ce qu’ils sont : après avoir été courtisane, Willie a épousé un duc et si elle n’est pas rejetée par la société, elle demeure un être un peu à part.
Sam, issu également d’un milieu très modeste, est devenu capitaine dans la Marine. Leurs retrouvailles sont les dernières d’une série de rendez-vous manqués. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, chacun est capable de tirer un bilan de son passé, avec moins d’acrimonie et de sévérité. La nouvelle est entièrement tournée vers cette visite du passé et ce sont deux vies qui s’étalent devant nous avec leurs joies, leurs peines, leurs déceptions. C’est très beau et parfois bouleversant. Cette nouvelle de moins de cent pages a une densité exceptionnelle.
Voilà donc une anthologie qui dément la règle que les nouvelles sont très inégales rendant un recueil forcément décevant. Il n’y a aucune déception, ici et de très belles découvertes. La plaisanterie entre auteurs a finalement donné naissance à quatre beaux textes très différents, mais sur Blue-moon nous savons qu’écrire avec des contraintes donnent souvent des résultats surprenants !
Fiche Technique
Format : poche
Page : 384 pages
Editeur : Avon Books
Sortie : 12 décembre 2008
Langue : anglais
Prix : 6,12 €