Mon voisin – Avis +

Présentation de l’éditeur

Une jeune femme solitaire imagine le suicide parfait qui la délivrerait de la pesanteur de la vie. Mais le jour où elle se lie d’amitié avec son beau voisin qui, comme elle, a un petit garçon, son regard sur le monde change.

Avis d’Enora

Rappelez vous, Milena Agus est cette jeune auteur sarde qui avait enthousiasmé le public français en 2007 avec Mal de pierres. L’année dernière elle confirmait son talent avec Battement d’ailes, un roman résolument différent mais dans lequel on retrouvait certains de ses thèmes de prédilection. En ce début janvier, les éditions Liana Levi publie une brève nouvelle Mon voisin.

Elle met en scène une jeune femme célibataire tenaillée par l’envie de mourir, car sous le soleil de Cagliari, la vie est trop lourde à porter quand on a été abandonnée par l’homme qu’on a aimé et qui en plus, vous a laissé comme souvenir un enfant. Mais comme le suicide est un héritage trop terrible à laisser à son fils, elle cherche à mourir d’une façon qui paraisse le plus naturelle possible. La seule chose qui éveille un peu son intérêt est son voisin dont le jardin s’étend sous son balcon. Un voisin hypocondriaque qui lui est paniqué à l’idée de la mort. Entre ses deux êtres que tout semble séparer, quelque chose va naitre, qui changera leur vie.

Cette nouvelle, c’est cinquante pages de bonheur pur ! Avec son écriture sensible, Milena Agus dresse le portrait émouvant d’une jeune femme en souffrance, murée dans le silence et la solitude à cause de l’absence de l’homme aimé. Cet abandon pèse par répercussion sur l’enfant qui à deux ans ne parle et ne marche toujours pas. On retrouve ici le poids du père dans la construction de l’enfance. Il y a d’ailleurs un passage très beau où le fils du voisin, enfant turbulent qui énerve son père, raconte un rêve. Il y voyait son père avec un autre fils sur les épaules, un enfant très beau de face mais qui de dos était un monstre poilu : enfant qui correspondait aux désirs du père mais monstre puisqu’il prenait sa place dans le cœur paternel. L’innocence est souvent bafouée dans les romans de Milena Agus mais ici l’auteur laisse apercevoir l’espoir dans une fin ouverte à l’image de la vie.

Les histoires de Milena sont des pièges à rêves, décrit si bien Claire Julliard, alors laissons nous piéger sans vergogne par cette jolie nouvelle !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 50
Editeur : Liana Levi
Collection : Piccolo
Sortie : janvier 2009
Prix : 3 €