Un enfant dans la tourmente/Le miroir du mensonge – Avis – et +

Présentation de l’éditeur

Un enfant dans la tourmente de Jean Barrett

En découvrant que Michael, son mari, est parti sans la prévenir en emmenant avec lui Livie, leur fille de trois ans, Karen Ramey sent une terrible angoisse la gagner. Une angoisse remplacée par une peur indicible quand Devlin Hawke se présente chez elle et lui apprend qu’il enquête sur Michael, soupçonné d’utiliser une fausse identité… Dès lors, Karen ne sait plus que penser. Comment a-t-elle pu vivre toutes ces années aux côtés d’un tel homme sans rien remarquer ? Et Livie, avec lui, n’est-elle pas en danger ? Mais, surtout, a-t-elle encore le droit de cacher à Devlin, qu’elle a passionnément aimé quatre ans plus tôt, que Livie n’est pas la fille de Michael, comme il le croit, mais la sienne ?

Le miroir du mensonge de Kylie Brant

Quand il apprend qu’Elizabeth Bennett, sa voisine et meilleure amie, a été identifiée comme l’une de ses proches, John Sullivan, agent infiltré dans de dangereux réseaux criminels, comprend qu’il va devoir réagir très vite. Car Elizabeth, qu’il aime en secret depuis des années et qui ignore tout de ses activités, est la seule faille, le seul point faible dans sa vie de solitaire. Résolu à garder ses secrets et à la protéger, il décide alors, malgré l’amour qu’il éprouve pour elle, de tout faire pour l’éloigner de lui…

Avis de Marnie

Un enfant dans la tourmente

Cette histoire souffre énormément de la comparaison avec la suivante qui atteint l’excellence. Le héros traumatisé est… peu sympathique. Quant à l’héroïne qui a épousé un homme pour la sécurité qu’il lui apportait, ce qui est une raison comme une autre de s’engager, elle a si peu d’estime pour lui qu’elle décide par ennui de divorcer trois ans plus tard, bizarre girouette qui oscille d’un côté et de l’autre, un peu au petit bonheur la chance, parce que son époux se montre soudain lointain.

En fait, tout sonne faux dans cette histoire. Jean Barrett a de l’imagination mais elle commet de lourdes maladresses en souhaitant être originale à tout prix, ses rebondissements sonnent très faux. Le format ne convient pas à toutes les idées qui traversent soudain la tête de l’auteur un peu au hasard, un peu comme un cheveu dans la soupe. Nous lisons ces péripéties incessantes sans ennui mais aussi sans envie ni empathie envers les deux héros. Que ce soit les personnages principaux, secondaires et le déroulement de l’intrigue, l’aspect superficiel prévaut. Peu convainquant !

Le miroir du mensonge

Quelle belle façon de commencer l’année, avec ce premier volume d’une trilogie Les frères Sullivan dont on attend les suivants avec impatience. Ecrite en 1998, cette histoire n’a pas pris une ride. Tout le bien que nous pensons de Kylie Brant se trouve une nouvelle fois confirmé ici. Cet auteur sait utiliser au mieux un format semi-court en minimisant une intrigue basée sur un McGuffin cher à Hitchcock (soit un prétexte dont nous ne connaîtrons jamais les tenants et aboutissants mais dont on se moque complètement) et en mettant l’accent sur l’évolution des deux héros dont on suit aussi l’introspection.

Ce qui fait la force de cet auteur, c’est le réalisme de ses personnages. Leurs réactions sont non seulement cohérentes, mais d’un naturel étonnant. Avec une intrigue qui tient sur une ligne, soit la vie quotidienne d’un policier en couverture, Kylie Brant va bâtir tout autour un réseau de liens, contacts, amitiés plus ou moins avortés, plus ou moins faux, où il se méfie de chacun mais aussi et surtout de lui-même. On rajoute à John Sullivan une enfance traumatisante et la question torturante se pose alors pour lui de pouvoir s’engager dans une relation amoureuse.

Face à lui, celle pour qui il éprouve depuis plus de dix ans un amour qu’il dissimule plus ou moins bien, Elizabeth… qui attend que son divorce soit prononcé et apprend à se faire elle-même de nouveau confiance. Loin de tomber dans les clichés de la pauvre jeune femme sauvée par un ami qui trouve en lui la force de lutter contre le destin, notre héroïne va très vite montrer qu’elle a du caractère, et c’est elle qui va se révéler être un appui solide pour John.

Nous suivons l’évolution soudain accélérée de leurs sentiments et de leur relation avec un vrai intérêt, l’aspect passionné constituant une qualité supplémentaire. De cette intrigue basique, Kylie Brant présente un récit parfaitement agencé où originalité, rythme et danger sont les grands gagnants. Et lorsque l’on nous offre un héros glacial, ténébreux et laconique que l’on sait dès la première page éprouver pour l’héroïne un amour brûlant à l’intérieur, nous n’avons plus qu’à soupirer de plaisir et nous laisser emporter !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 504
Editeur : Harlequin
#Collection : Black Rose
Sortie : 1 janvier 2009
Prix : 6,15 €