Mister Cavendish, I presume – Avis +

Résumé de l’éditeur

Amelia Willoughby has been engaged to the Duke of Wyndham for as long as she can remember. Literally. A mere six months old when the contracts were signed, she has spent the rest of her life waiting. And waiting. And waiting…for Thomas Cavendish, the oh-so-lofty duke, to finally get around to marrying her. But as she watches him from afar, she has a sneaking suspicion that he never thinks about her at all…

It’s true. He doesn’t. Thomas rather likes having a fiancée—all the better to keep the husband-hunters at bay—and he does intend to marry her…eventually. But just when he begins to realize that his bride might be something more than convenient, Thomas’s world is rocked by the arrival of his long-lost cousin, who may or may not be the true Duke of Wyndham. And if Thomas is not the duke, then he’s not engaged to Amelia. Which is the cruelest joke of all, because this arrogant and illustrious duke has made the mistake of falling in love…with his own fiancée !

Avis de Callixta

Après la lecture de The lost duke of Wyndham, l’envie d’ouvrir le suivant est presque irrésistible. Mister Cavendish, I presume, reprend sur la quasi totalité du livre la même histoire que le roman qui précède choisissant ici, un procédé d’écriture très intéressant que l’on pouvait trouver chez Liz Carlyle par exemple. Peut-être faut-il juste prendre un peu de temps, mais pas trop, avant de se plonger avec délice dans le roman suivant.

The lost duke of Wyndham racontait le cataclysme provoqué par la découverte dans la famille Cavendish que le fils bien-aimé de la douairière qui était mort noyé avait finalement eu le temps d’engendrer un fils qui n’avait jamais su quelle était sa filiation. Par un pur hasard, il avait fait une entrée fracassante dans la famille provoquant un ébranlement considérable de tous ses membres. Julia Quinn, dans ce premier tome s’était consacré à la vision des évènements par Jack Cavendish, l’héritier prodigue et de sa future épouse, Grace Eversleigh. Nous avions suivi les déboires du malheureux duc déclassé mais beaucoup d’explications et de détails manquaient. Ce deuxième tome va combler toutes les lacunes.

Tout d’abord, Julia Quinn est un génie de l’écriture qui démontre magistralement qu’on peut écrire une histoire construite sur une seule péripétie, celle du départ et qu’elle va ensuite écrire un deuxième livre avec le même point de départ et dont nous savons déjà la fin puisque tout a été révélé à la fin du tome précédent. C’est bien la preuve, si certains en avaient encore besoin, que le dénouement n’est pas le seul but d’une histoire et que les éléments la composant peuvent reprendre une fraicheur exceptionnelle vu par un œil différent. Ici, durant la quasi totalité du roman hormis une trentaine de pages, Julia Quinn nous emmène sur les mêmes chemins, reprenant des dialogues, des scènes entières. C’est pour cela qu’il faut peut-être attendre un peu pour lire le second tome pour prendre de la distance mais ce n’est pas obligatoire.

La lecture est forcément très différente que pour le premier tome. Nous ne sommes surpris en rien de ce qui arrive mais nous dévorons avidement les passages qui étaient restés cachés, comme hors-champ, pour nous. Si nous en devinions la teneur, nous sommes ravies de voir confirmer nos impressions ou d’en apprendre bien davantage.

Nous suivons donc les pensées de Thomas Cavendish qui, plus encore que les autres, prend un rude coup lorsqu’il apprend l’existence de son cousin. Toute sa vie a été un lent apprentissage pour devenir duc, il a sans cesse entendu combien le titre apportait des responsabilités et il s’est efforcé d’y faire face consciencieusement, aux dépens de sa vie personnelle et de ce qu’il est. Il est d’ailleurs devenu, le Duc de Wyndham. Le déposséder de ce titre, c’est le forcer à se redécouvrir en tant que simple Thomas Cavendish. Cette approche subtile de l’histoire est une grande force du roman. Thomas prend une ampleur et une humanité qu’il n’avait pas, sa souffrance devient concrète alors qu’elle n’était que suggérée, devinée sur ses traits. Il devient un personnage à part entière et il n’a plus rien à la fin du livre de ce qu’il était au début du premier tome. Il est donc bien devenu Thomas Cavendish !

L’autre intérêt du roman est sa relation avec Amelia Willoughby, une petite merveille romantique pleine de délicatesse et de verve comme seule Julia Quinn sait les écrire. Ce sont deux personnages fiancés depuis la naissance mais qui ne se connaissaient pas. Le passage des saluts polis et empruntés à une vraie passion est progressif et délicat, amené à coup de scènes ciselées. Est-il besoin de dire à quel point Julia Quinn écrit toujours aussi bien et sait travailler les dialogues comme personne ? Sans doute non, mais nous pouvons le dire et le redire encore parce que la lecture en est comme enchantée.

L’émotion est peut-être moins forte que dans le premier et le ton plus léger, parce que les personnages les plus désagréables sont moins en évidence notamment la douairière. Il n’y a plus la découverte de la cruauté imposée par les règles de la noblesse et les exigences dynastiques même si le traitement d’Amelia, véritable objet qui a été engagé par contrat à un duc de Wyndham (n’importe lequel !) est confondant et la scène où elle l’apprend est exceptionnelle d’intensité quand elle est vécue à travers ses pensées.

Julia Quinn est un auteur qui ne déçoit jamais. Il y a toujours autant d’émotion, de rire et de charme dans ses romans. Elle nous gratifie du retour d’une de nos vieilles connaissances en toute fin de ce livre. Je vous laisse deviner de qui il s’agit ! Ou mieux encore, lisez vite ces deux tomes qui vous feront voir la vie en rose dans ces jours de grisaille.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books
Sortie : 1 octobre 2008
Langue : anglais
Prix : 5,73 €