Une liaison orageuse/Cette folle attirance – Avis +

Présentation de l’éditeur

Une liaison orageuse Lynda Sandoval

De retour à Troublesome Gulch après douze ans d’absence, le milliardaire Jonas Eberhardt savoure sa victoire. Sur tous ceux qui autrefois le méprisaient parce qu’il venait d’un milieu modeste, mais surtout sur Cagney Bishop qui, en dépit leurs promesses d’amour éternel, lui avait préféré un autre homme, plus sûr de lui et plus riche. Pourtant, quand il se retrouve enfin face à elle, prêt à se venger des humiliations passées, il est envahi par une émotion inattendue. Un élan brûlant, impérieux qu’il s’était pourtant juré de ne plus jamais éprouver.

Cette folle attirance Christie Ridgway

En entrant dans le bureau de Carlo Milano, Lucy comprend immédiatement qu’elle a commis une erreur en acceptant de devenir son assistante. Le long et délicieux frisson qui la parcourt lorsqu’elle l’aperçoit, toujours aussi beau et aussi sexy, ne la trompe pas. Comment a-t-elle pu imaginer un seul instant qu’elle était guérie de l’irrésistible attirance qu’elle éprouvait pour lui quand elle était adolescente ? Une folle attirance à laquelle elle va pourtant devoir résister, car à son grand désespoir Carlo semble encore la considérer comme une enfant… A moins qu’elle ne se décide enfin à lui prouver le contraire…

Avis de Marnie

Ces deux histoires ont deux points communs. Le premier, elles sont réussies même si l’une l’est plus que l’autre, et le second ? Elles ont toutes les deux été massacrées par la traduction, fait suffisamment rare maintenant chez Harlequin pour être obligée de le constater ici !

Une liaison orageuse

Souvenez-vous d’octobre 2008, La brûlure d’un baiser, très beau roman du même auteur… nous voici de retour à Troublesome Gulch, avec en filigrane les conséquences d’un tragique accident de la route et la profonde transformation de ceux qui ont survécu. Après Erin, c’est au tour de Cagney qui était sur le point de partir à l’université étudier la peinture, mais qui se retrouve douze ans plus tard toujours dans sa ville natale, policier sous les ordres d’un père qu’elle déteste…

Il s’agit pourtant d’un sujet évoqué des centaines de fois dans la romance. Deux amoureux ont été séparés par le père de la jeune fille qui les a manipulés. Ils se retrouvent, se querellent, s’embrassent, se querellent, et nous attendons alors en tapant du pied la fameuse scène de révélations… le célèbre « si ils s’étaient parlés » ! Or, Lynda Sandoval réussit à renouveler le genre avec adresse et le ton si naturel qui semble être le sien. Notre héroïne se jette littéralement au cou du milliardaire qui n’en demandait pas tant. Elle qui semble si passive en menant sa vie terne et peu satisfaisante va soudain se battre pour récupérer son dû, et ce dès les premières lignes ! Ce style choisi est si simple et si rafraichissant que nous applaudissons cette courageuse jeune femme qui a mérité de l’emporter à la fin.

Quel dommage alors d’être arrêté par des maladresses de phrases et d’expressions. C’est écrit en 2008, devons-nous subir des mots comme « gala » (il s’agit du bal du lycée), un père policier dans une petite ville des États-Unis qui dit à sa fille : « ce garçon m’indiffère au plus haut point » et nous avons même le droit à la pensée de l’héroïne qui trouve que Jonas est un « odieux personnage« . Le langage correct mais familier est utilisé aux États-Unis alors pourquoi traduire ici comme s’il s’agissait d’un roman victorien ? Les maladresses de style comme « tu sais très bien à quoi je fais référence » (au lieu d’allusion) que l’on trouve au kilomètre ici font vraiment grimacer. Redonnez-nous le traducteur du précédent roman de Lynda Sandoval qui avait fait un excellent travail !

Cette folle attirance

Même si le récit part un peu dans tous les sens et que l’auteur semble bizarrement se raccrocher aux branches dans les virages, nous sommes peu à peu séduits par le style peu académique mais plein d’enthousiasme et de passion de cet auteur qui a derrière elle une assez prolifique carrière. Le résultat est sexy en diable, bien plus polisson dans les paroles que dans les actes, mais en fait assez original quant au ton employé et aux allusions coquines très divertissantes.

Lucy n’a pas trouvé sa voie… comme beaucoup d’héroïnes actuelles de la romance (y compris Cagney, dans la précédente histoire). Rabaissée par sa famille, manquant de confiance en elle, la voici en train de tâtonner pour choisir un métier dans lequel elle s’épanouirait… ce qui contraste avec sa vie sentimentale, car là elle n’a pas froid aux yeux. Les péripéties sont un peu convenues, mais l’entrain, l’humour et la fraîcheur de ton nous emportent avec eux.

Cependant, ici, le style est franchement massacré. Déjà, il souffre de ce que nous pourrons désormais appeler la franchouillardisation de la traduction. L’héroïne est surnommée par tous ses proches d’un petit nom qui l’irrite et que nous retrouvons toutes les cinq ou six lignes sans exagérer… le traducteur a choisi de mettre « Bécassine ». Franchement, croyez-vous que des américains moyens de San Diego en Californie connaissent la petite bretonne ? Un vrai détail qui tue, Bécassine par ci, Bécassine par là. Le héros, Carlo, la fait passer soudain pour sa petite amie et lui la surnomme « Baby ». Pourquoi ne pas avoir écrit « Bébé » puisque nous le faisons en France ? là ça passait très bien. Pourquoi le même Carlo qui est un ami très proche de la famille tutoie-t-il Lucy, et en retour elle le vouvoie comme dans les années 80, ce qui donne un ton bancal qui n’est plus utilisé depuis des lustres. A un moment, Lucy nous parle de président de la république et l’on pourrait aussi se passer d’expression comme « téléphone arabe » etc etc etc… Cela devient rapidement exaspérant. Nous sommes en Amérique, nous savons à quoi nous attendre et quelle idée absurde et malvenue de vouloir faire entrer nos habitudes et notre vécu dans le moule californien ? Le traducteur n’avait qu’à réutiliser le même surnom et mettre une note en fin de la première page pour expliquer la provenance si le terme est inconnu de nous Français, car au contraire, nous sommes friands de ce genre de détails !

Un peu de rigueur s’il vous plaît pour ce début d’année, et pourquoi pas rendre instructives des histoires qui nous divertissent ?

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Passions
Sortie : 1 janvier 2009
Prix : 6,15 €