Présentation de l’éditeur
Angleterre, Régence
L’arrivée de sir Waldo Hawkridge et de son cousin Julian sème l’émoi dans le petit village du Yorkshire où sir Waldo vient d’hériter d’un manoir en ruines. Charlotte, la fille du châtelain local, et sa ravissante cousine Tiffany, sont ravies. Quelle chance de rencontrer ces deux célibataires dont le tout Londres vante la séduction !
Bien sûr, il est peu probable qu’ils s’attardent dans la région, car que diable un homme aussi fortuné que sir Waldo ferait-il d’un manoir délabré ? Pour capturer leur cœur, il faudra donc faire vite – et tromper la surveillance d’Ancilla Trent, la vigilante préceptrice de Tiffany…
Avis de Domino
Passion au manoir conclut en beauté le cycle qu’Harlequin a consacré à Georgette Heyer tout au long de l’année 2008. Les lecteurs qui connaissaient déjà cet auteur ont pu découvrir des inédits et regretter de nouveau qu’elle ne soit pas plus traduit. Ceux pour qui Georgette Heyer était parfois juste un nom souvent cité par les écrivains anglosaxons actuels de romance ou même tous ceux qui n’en n’avaient jamais entendu parler ont pu faire connaissance avec un écrivain majeur de ce genre littéraire.
Passion au manoir est un exemple assez représentatif du style de Georgette Heyer. Une intrigue d’une finesse arachnéenne, des personnages ciselés ou bien tout juste croqués en quelques mots, de l’esprit à foison, des situations cocasses ou émouvantes, un rythme soutenu le tout servi par une plume alerte, l’ensemble créant une romance « champagne ».
Dans ce dernier récit, un quatuor de héros joue une partition rodée dont on devine bien vite quel sera le final. Comme souvent chez Georgette Heyer ce n’est pas l’épilogue le plus important mais bien la façon dont on y parviendra. Une fois de plus l’auteur en profite pour dresser un tableau assez réjouissant de la petite noblesse de province qui tente de singer les us et coutumes de la haute aristocratie londonienne. L’arrivée d’un membre de cette dernière ne peut que jeter de l’émoi dans cette petite communauté où le paraître importe plus que ce que l’on est, où l’appartenance à l’élite sociale l’emporte sur les qualités humaines. Georgette Heyer n’est jamais tant au sommet de son art que dans la description au vitriol de cette gentry qui tente de masquer ses petitesses, sa mesquinerie et son étroitesse d’esprit sous le voile des convenances.
Si, dans la romance historique, on recherche également de la sensualité, il est clair que Passion au manoir n’est pas un choix judicieux. En effet, seuls quelques baisers seront échangés mais pour le reste le lecteur restera sur sa faim. En revanche, si on apprécie l’esprit de Jane Austen, la cruauté élégante de Marivaux, ce roman devrait satisfaire le lecteur en quête de nouveauté car bien que datant de 1962, ce récit est plus moderne à bien des égards que bon nombre de romances historiques publiées aujourd’hui.
Il a fallu près de trente ans pour voir publier des inédits de Georgette Heyer en France. Espérons qu’il ne faudra pas attendre trente ans de plus pour en lire d’autres. Elle fut un auteur prolifique et bon nombre de petits bijoux dorment encore attendant leur traduction. A vot’ bon cœur, M’sieur Harlequin…
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 341
Editeur : Harlequin
Collection : Les historiques
Sortie : 1 décembre 2008
Prix : 5,80